Oran Aujourd'hui

Les séquelles de l’incompétence et de la course à l’argent facile

L’ex-directeur de la division de l’hygiène et de l’assainissement, l’ex chef du cabinet de l’ex maire d’Oran, l’ex trésorière de la commune d’Oran, et d’autres cadres et travailleurs de la même division ainsi que des concessionnaires privés pour la collecte des ordures ménagères. en contrat avec l’APC ont été entendus mercredi dernier par le magistrat instructeur, Suite à ces auditions, le directeur de la DHA a été placé sous mandat de dépôt et l’ex trésorière a été mise sous contrôle judiciaire. Selon des médias locaux, cette décision ferait suite à une affaire de surfacturation basée sur de fausses déclarations en matière de tonnages de déchets ménagers prélevés et de nombre de rotations de camions de ramassage réellement effectuées. Les mêmes sources, citant un récent rapport d’inspection de l’IGF., évoquent également des achats de pièces de rechange pour le parc roulant de la DHA surévalués, ainsi que des achats de grande quantité de lait que les agents de nettoiement n’auraient jamais reçu.
Cette information a très vite fait le tour de la ville, suscitant au sein de l’opinion et sur les réseaux sociaux des réactions de colère et d’indignation. On sait malheureusement que ce n’est pas la première fois que la mairie oranaise se retrouve au cœur d’une affaire de gestion scandaleuse. Les Oranais se souviennent par exemple de cette vieille affaire d’achat d’une vingtaine de camions de ramassage d’ordures qui étaient sous-dimensionnés par rapport aux besoins exprimés sur la fiche technique, ne répondaient pas aux normes exigées, et en plus surfacturés au profit du fournisseur, un sous-traitant privé. Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent aussi de bon nombre d’opérations d’aménagement urbain présumé, d’entretien de plantations, de maintenance de chaussées et de trottoir, de réfection du chauffage et de l’étanchéité des toitures des écoles, et de bien d’autres actions communales qui ne servaient à l’époque que de prétextes utiles aux pratiques de prédation et de corruption propre à l’ancien mode de gouvernance locale aujourd’hui tant décrié.
Les Oranais se souviennent aussi de toutes ces «campagnes» sporadiques d’entretien et de nettoiement de la Cité, inscrites au seul registre des gesticulations de façade autour du slogan « Oran ville propre»… Il semble qu’à ce jour, l’APC d’Oran continue de subir les séquelles d’un système de gestion gangréné par la médiocrité, l’incompétence et la course à l’argent facile. On ne gère pas impunément une ville, que l’on veut moderniser, avec des pratiques de prédation et des comportements révolus hérités des années de plomb.
Par S.Benali

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