L’expert en fiscalité et président de l’Association générale des Conseillers fiscaux algériens, Sellami Boubekeur, a plaidé jeudi dernier pour la réforme en profondeur du régime fiscal national.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a indiqué que le régime fiscal national nécessite une réforme générale et profonde. Il a précisé que cette démarche permet d’avoir un meilleur recouvrement fiscal et de réduire les déficits budgétaires. Il a indiqué que la réforme du régime fiscal peut épargner à l’État de nombreux déficits budgétaires.
M. Sellami a estimé, ainsi, à 4600 milliards de dinars le déficit budgétaire engendrée par l’évasion fiscale. « Toute fuite en matière de fiscalité pourrait être à l’origine du déficit budgétaire qui est à l’ordre de 4 mille 6 cents milliards de dinars », prévient-il.
Évoquant le travail de l’administration fiscale, le même expert a affirmé que celle-ci doit être dotée de moyens nécessaires tout en soulignant l’impératif de supprimer les vides juridiques. « Si l’administration fiscale est chargée de recouvrer tous les impôts nécessaires pour le budget de l’État, poursuit l’expert, il faut la doter des moyens indispensables pour accomplir ses missions », a-t-il indiqué.
L’invité de la chaîne III a appelé aussi à simplifier le régime fiscal, vérifier ses textes et éliminer les vides juridiques. Pour M. Sellami, l’élimination des vides juridiques permet de fermer les portes aux interprétations et lectures de chaque responsable.
L’intervenant a plaidé également pour la généralisation de la numérisation dans le domaine de la fiscalité pour éliminer plusieurs problèmes. « La numérisation peut résoudre beaucoup de problèmes, pour l’administration fiscale, comme pour le trésor public et les contribuables », a-t-il affirmé. Dans le même sillage, le président de l’Association générale des Conseillers fiscaux algériens a indiqué que la numérisation permet à l’administration fiscale d’avoir les moyens de contrôler l’impôt, de connaître les contribuables et de leur permettre de payer leurs impôts dans de bonnes conditions.
Il convient de signaler que la Direction générale des impôts (DGI) a pris, par le passé, plusieurs mesures pour encourager le recouvrement fiscal. En août dernier, cet organisme a appelé les contribuables exerçant des professions non commerciales, concernés par le régime de l’Impôt forfaitaire unique (IFU), à souscrire leurs déclarations prévisionnelles avant le 15 août de l’année en cours. La DGI avait précisé que « suite aux aménagements, au titre du régime fiscal, introduits dans la Loi de finances complémentaire (LFC 2022), les contribuables exerçant des professions non commerciales, dont le montant des recettes professionnelles annuelles réalisées n’excède pas 8 millions de dinars sont soumis au régime de l’IFU, avec possibilité d’opter pour l’imposition suivant le régime simplifié des professions non commerciales ».
Mohand.S