EDITO

Assumer ses responsabilités

L’Algérie célèbre dans la douleur les tragiques événements des explosions nucléaires à Reggane. Un autre crime de cette France coloniale qui a pris les terres algériennes comme lieu d’expérimentation de cette terrible bombe, mais aussi les Algériens comme des cobayes sans aucune considération humanitaire pour des milliers d’Algériens qui ont connu une mort atroce, alors que les survivants ont continué à porter les stigmates et les complications dues aux radiations avec de graves maladies et de cancers divers incurables.
La France qui s’enorgueillie à ce jour d’avoir intégrer, grâce à ces maudits essais, le club restreint des Etats nucléaires, refuse toujours de reconnaître cet abject crime et d’indemniser les victimes qui ont été sacrifiées sur l’autel de la prétendue grandeur de la France. Selon les historiens «les séquelles de ces explosions ont causé à l’époque la mort de 10.000 Algériens, sans omettre les dégâts enregistrés à ce jour, dont des personnes souffrant de différentes malformations congénitales et autres distorsions cognitives, outre la pollution radioactive de l’environnement, eau, sol et animaux, faisant ainsi de Reggane une région inhabitable, au sens propre du terme» .
Toutes ces horreurs et ces crimes inqualifiables, la France refuse toujours de les reconnaître et de regarder avec courage et lucidité son triste passé colonial. Pire encore, certains politiques et intellectuels français continuent toujours de nager à contre courant de l’histoire et tentent vainement de mettre en avant les bienfaits civilisationnels de la colonisation. Une absurdité et un déni qui renseignent sur la ténacité aveugle et profonde des nostalgiques de l’Algérie française qui excellent dans la falsification et l’art de travestir l’histoire.
Il est temps pour la France de se regarder en face et de reconnaître les horreurs et les crimes qu’elle a commis en Algérie, où elle a plongé tout un peuple dans l’ignorance et la terreur, pratiquant sur lui les pires crimes durant plus d’un siècle de colonialisme barbare et inhumain.
Les preuves et l’histoire sont là pour attester de ces dramatiques vérités. Il est temps, après 60 ans de fuite en avant et de minables tentatives de travestir l’histoire, de reconnaître ses violences et ses crimes. Il est venu le temps de faire amende honorable, de demander pardon, de se repentir et d’assumer ses responsabilités.
Par Abdelmadjid Blidi

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