Oran Aujourd'hui

Au chapitre des échecs et des tâtonnements coûteux

Lors de la dernière session ordinaire de l’APW, le wali d’Oran a annoncé que la commune d’Oran aurait déjà lancé l’étude de réaménagement de quatre principales grandes places d’Oran. Une étude devant prendre en considération les spécificités architecturales et historiques de ces sites emblématiques de la ville. On sait que la wali d’Oran avait il n’y a pas longtemps plaidé pour une nouvelle approche de l’embellissement du cadre urbain au niveau des grandes places de la ville afin d’assurer une plus grande animation et convivialité dans ces espaces aujourd’hui « sans âme ». Ainsi une première opération ciblant quatre grandes places publiques de la ville a été programmée et sera suivie, nous-dit-on, par les services de la Commune.
L’étude sera présentée au wali et au maire avant le début des travaux. Parmi les places qui seront réaménagées figurent la place du 1er Novembre 1954, connue sous l’ancien nom de place d’Armes, la place Tahtaha située à Mdina Jdida, ainsi que la place de la Liberté à Sidi El Houari. Ce projet, soulignent les services de la wilaya sur leur site officiel, vise à «redonner une âme» à ces espaces urbains historiques et à les «transformer en lieux de rencontre et de détente pour les habitants et les visiteurs».
Pourquoi pas, applaudissent un grand nombre d’Oranais déçus et frustrés de constater l’état des lieux triste et morose de la place du 1er Novembre qui ne connaît quelques moments d’animation que grâce aux initiatives du «Théâtre de rue» lancées par le directeur du Théâtre régional, notre ami Mourad Senouci. Mais selon des observateurs avisés, «l’âme» d’une place ou placette urbaine ne peut être surtout forgée que les us, pratiques et les comportements, voire même les coutumes héritées de génération en génération dans certains domaines comme l’expression orale littéraire, la poésie, la chanson populaire,…
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de ces «conteurs» de « kassidétes » qui réunissaient autour d’eux une ronde de nombreux auditeurs offrant de temps en temps une pièce de monnaie en guise d’aumône. Il y a quelques années à peine, des parties acharnées de dominos étaient organisées à la place St Eugène transformée en véritable terrain de compétition avec des tables et des chaises installées pour l’occasion. Mais avec le règne du faux-marbre et du béton, les grandes places oranaises, à l’image de la ville, ont perdu leur verdure et leur cachet original et surtout leur fonction première de lieux de rencontres et de rendez-vous social.
Par ailleurs, comment croire, se demandent les mauvaises langues locales, que l’APC oranaise serait en mesure de réussir à mener un tel projet avec le succès escompté, elle qui n’a pas été capable à ce jour de lancer le projet de réhabilitation de la rue de la Bastille, du siège historique de la mairie, des anciennes mosquées, et de bien d’autres opérations d’aménagement et d’embellissement inscrites aujourd’hui registre des échecs et des tâtonnements coûteux. A quand l’heure des analyses et des véritables bilans ?
Par S.Benali

 

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