Bendjama lors d’une réunion consacrée à la famine à Ghaza au Conseil de sécurité : «Le Conseil de sécurité doit agir maintenant»
«La situation humanitaire catastrophique à Ghaza n’est pas un hasard, au contraire, il s’agit de la conséquence d’une politique délibérée de privation imposée par la puissance occupante», a martelé le représentant de l’Algérie.
Imposer un cessez-le-feu à Ghaza est impératif et incontournable afin de «mettre un terme au châtiment collectif dont est victime la population palestinienne à Ghaza et pour honorer notre engagement en faveur du droit international humanitaire», a plaidé, avant-hier, Amar Bendjama, représentant de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU. Le diplomate algérien qui a appelé au nom de l’Algérie à la réunion du Conseil de sécurité pour la tenue d’une rencontre centrée sur le risque de famine à Ghaza, préconise dans son allocution que «le Conseil de sécurité doit agir maintenant, de manière résolue afin d’imposer un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel, permanent», a-t-il déclaré.
«La dégradation de la situation à Ghaza (..) était prévisible. La famine fait maintenant souffrir la population palestinienne qui souffrait déjà», a-t-il assuré lors de cette réunion du Conseil de sécurité, tenue à la demande de l’Algérie, du Guyana, de la Slovénie et de la Suisse. Elle fait suite au dernier rapport publié par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) qui fait état d’une «probabilité imminente et substantielle de famine» à Ghaza.
«Les organisations humanitaires ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme (au sujet de la situation dans le nord de Ghaza) alors que la communauté internationale reste incapable de mettre un terme à l’agression sioniste», a déploré M. Bendjama. «Comme l’a dit le président Abdelmadjid Tebboune: cette agression démontre clairement l’échec de la communauté internationale à faire respecter des règles universellement applicables», a-t-il rappelé. «La situation humanitaire catastrophique à Ghaza n’est pas un hasard, au contraire, il s’agit de la conséquence d’une politique délibérée de privation imposée par la puissance occupante», a martelé le représentant de l’Algérie.
Il a cité le Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation qui a dit qu’au mois de décembre 2023, «les Palestiniens à Ghaza représentait 80% des personnes dans le monde qui souffraient de famine ou de faim catastrophique». Pour l’entité sioniste, «il s’agit de vider le nord de Ghaza de ses habitants», a souligné M.Bendjama. «C’est une politique établie et reconnue par +l’entité sioniste+ et qui vise de manière systématique à déplacer les Palestiniens depuis cette zone», a-t-il ajouté. Il citera les autorités sionistes qui «ont clairement dit (que) les Palestiniens ne seront pas autorisés à revenir dans leurs foyers dans le nord de Ghaza».
Il a rappelé que cette décision «représente une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité y compris la résolution 2735 qui garantit le droit des personnes déplacées à revenir dans leurs foyers».
«Malgré des appels répétés de la communauté internationale, malgré les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et les mécanismes mis en place par l’ONU, seuls 37 camions d’aides humanitaires sont entrés quotidiennement à Ghaza en octobre dernier», a-t-il noté, signalant qu’une année plus tôt, le nombre de camions était de 500. «Au milieu de cette crise, les autorités d’occupation ont décidé de mettre un terme aux activités de l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine ) dans les territoires palestiniens occupés. Cette décision représente un nouvel acte de châtiment collectif contre la population palestinienne», a-t-il fait savoir. «Le +ministre+ sioniste des Finances a dit qu’il pourrait être juste et moral d’affamer deux millions d’habitants de Ghaza», s’est-il insurgé. «Et nous, membres du Conseil de sécurité, devons respecter nos obligations morales et juridiques (…) Les vies des enfants, des femmes, de personnes âgées, en fait, de tous les civils sont en danger. On ne peut pas laisser ces personnes faire face seules à une puissance occupante qui méprise (…)la vie humaine», a-t-il insisté.
Anissa Mesdouf