Colère et «dénonciation» de tout acte de malversation
Depuis quelques jours, les bruits et les rumeurs sur de scandaleuses affaires de détournement de fonds publics à l’APC d’Oran ne cessent d’animer le débat local, attisant une ambiance délétère de malaise et de suspicion. Selon certaines sources, une bonne dizaine de cadres de la commune d’Oran auraient été placée la semaine dernière sous contrôle judiciaire par le tribunal correctionnel d’Oran et devraient répondre à de graves accusations de dilapidation de plusieurs centaines de milliers de dinars.
Un «trou dans les finances communales découvert au terme d’une première enquête menée par les services de la gendarmerie nationale appuyés ensuite par la brigade financière de la sûreté de wilaya d’Oran. Parmi les prévenus, figurent des cadres de l’administration, des finances et de la trésorerie de la commune d’Oran, ainsi que des responsables de division. Par ailleurs deux agents communaux ont été placés en détention pour possession et utilisation illégale d’un cachet et d’une griffe de l’APC. Bien que cette «affaire» soit encore couverte par l’indispensable principe de la présomption d’innocence avant tout jugement du tribunal, bon nombre de citoyens oranais se sont enflammés sur les réseaux sociaux, exigeant déjà, à tort ou à raison, des sanctions et des peines exemplaires aux «pilleurs, voleurs et tricheurs qui ne cessent de faire du mal à la mairie oranaise…».
«Pourquoi, lance un commentateur, la ville d’Oran, à travers sa mairie, reste depuis plus de cinquante ans toujours ciblée par des prédateurs et des agitateurs en tout genre qui se cachent derrière le paravent d’une présumée légitimité partisane pour imposer aux Oranais leur médiocrité et leurs dérives dans la gestion des affaires locales…». Il est vrai qu’à chaque mandat municipal, depuis des décennies, des scandales de gestion éclatent à Oran, toujours liés à des rumeurs de détournement d’argent public ou de biens immobiliers appartenant au patrimoine communal. Des parkings, des hôtels, des logements, et même une résidence officielle, ont souvent alimenté des suspicions de prédation sur fond de conflits et de règlements de compte.
Même certains anciens maires, plutôt connus pour leur parcours universitaire et leur honnêteté intellectuelle, n’ont pas été épargnés par les rumeurs malsaines classées au registre du «grattage et du profitage» comme le désigne souvent les Oranais. Les bons d’essence, les téléphones portables, les cadeaux, les réceptions et les hommages souvent organisés à l’APC d’Oran, ne pouvaient au final qu’entretenir les polémiques, les convoitises et les querelles de clans. Mais depuis quelques temps, le déficit budgétaire chronique et le non paiement des factures de plusieurs prestataires de service, dont des collecteurs privés de déchets ménagers et d’autres opérateurs privés divers, allaient peu à peu alimenter la colère et la montée au créneau de la «dénonciation» de tout acte de malversation constatée par les administrés…
Par S.Benali