Oran Aujourd'hui

Collecte des déchets: laxisme et anarchie généralisée

Dans un communiqué publié la semaine dernière en placard publicitaire dans les journaux oranais, l’APC d’Oran a adressé des mises en demeure à une vingtaine de concessionnaires privés pour les contraindre à reprendre les rotations de ramassage des ordures ménagères à travers la ville d’Oran . Les concessionnaires concernés ont été informés qu’ils avaient 48 heures pour reprendre les activités de collecte des déchets ménagers, en conformité du contrat et du cahier de charge qu’ils avaient signés, ou sinon des poursuites judiciaires seraient enclenchées à leur encontre. Cette initiative de l’APC d’Oran de brandir la menace des tribunaux pour remettre au travail ces opérateurs prestataires accusés de défaillance, ne semble pas, à priori, s’inscrire dans une démarche d’apaisement et de règlement durable d’un conflit à plusieurs facettes opposant l’administration communale aux concessionnaires de ramassage des ordures ménagères. On se souvient que juste avant les jeux méditerranéens, le wali d’Oran avait lancé à la fois un appel et un sévère avertissement à l’adresse des opérateurs privées chargés de la collecte des déchets ménagers pour qu’ils accomplissent dans les régles leur prestations afin d’assurer à la ville une image honorable en matière d’hygiène et de propreté.
Le responsable local avait demandé à l’APC de sévir contre les opérateurs défaillants, en préconisant le recours à la résiliation de leurs contrats et à leur remplacement par d’autres prestataires. Il a été également prévu de «réviser certaines clauses contractuelles pour corriger les lacunes» et de proposer aux prestataires un nouveau cahier des charges et une meilleure organisation «permettant d’éviter les abus, les dérives et les tricheries constatés dans l’exercice des activités de collecte et de rotations des camions».
Mais le système de gestion mis en place avec trois intervenants, dont la division hygiène et assainissement (DHA), l’EPIC «Oran Propreté» , et les concessionnaires privés, a fini par montrer ses failles, ses carences et ses lourds dysfonctionnements. L’EPIC «Oran Propreté», tout comme l’APC, a été elle aussi très vite pénalisée par les remous internes et les mouvements de protestations des communaux devenus récurrents. Confrontée depuis des lustres aux déficits financiers et à l’accroissement des dettes accumulées , l’APC d’Oran n’a pas assurer le paiement des arriérés des factures impayées à tous les prestataires en charge de la collecte des déchets.
Grâce aux subventions de l’Etat, la commune a pu régler la situation pour un bon nombre d’opérateurs. Mais certains n’auraient accepté de signer le contrat et d’approuver le nouveau cahier des charges que pour récupérer leur dû, impayé depuis près de deux ans.
«… Travailler encore pour l’APC d’Oran ?… mieux vaut aller s’inscrire au chômage», déclare un jeune concessionnaire prêt à se rendre au Tribunal pour répondre aux plaintes de la commune. En réalité, l’éternel problème de la collecte des ordures à Oran a été aggravé par le manque de vision et de stratégie cohérente dans la gestion des missions municipales.
Une gestion gangrenée depuis des lustres par le laxisme ambiant et l’anarchie généralisée dans une ambiance de totale impunité.
Par S.Benali

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