Evênement

Commémoration du massacre perpétré par l’OAS à la place «Tahtaha» de Mdina Jdida

L’Association algérienne des «générations nationales» a commémoré, mercredi, le massacre de la place «Tahtaha » de Mdina Jdida, dans la ville d’Oran, perpétré par l’Organisation Armée Secrète française (OAS) en février 1962, qui a fait des dizaines de martyrs et des centaines de blessés.

Des intervenants ont souligné, lors de la rencontre organisée par le bureau de wilaya de cette Association à Oran, en coordination avec la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de l’Université d’Oran 2 «Mohamed Benahmed» et le Musée du Moudjahid, à l’occasion du 62ème anniversaire du massacre, qu’il s’agit d’un crime «imprescriptible» contre l’humanité, rappelant que cette organisation terroriste a essayé de renverser la situation, après les accords d’Evian conclus entre la direction du Front de libération nationale (FLN) et la France coloniale, lesquels ont débouché sur l’indépendance nationale, après de longues années de lutte armée.

Le Dr Mohamed Bendjebbour, directeur du laboratoire de recherche sur l’histoire de l’Algérie, sources et biographies, a indiqué dans son intervention que le crime perpétré par des membres de l’OAS était une réaction de cette organisation envers la politique du président français, Charles de Gaulle, qui était forcé, après les pertes lourdes causées à la France par la Guerre de libération, de s’engager dans des négociations «sérieuses» avec les représentants du peuple algérien. Il a ajouté, dans ce cadre, que l’OAS avait pour objectif d’isoler Oran et d’en faire une base arrière, sachant que la ville disposait d’un nombre d’infrastructures nécessaires, comme les ports, la base navale militaire de Mers El-Kebir, un aéroport civil, deux aéroports militaires, un réseau routier et une station ferroviaire, soulignant, à ce titre, que les éléments de l’OAS voulaient vider la ville de ses habitants autochtones, en intensifiant les actions de violence et le sabotage des infrastructures. Cette organisation criminelle a pris pour cible l’ancien quartier de Mdina Jdida, un quartier musulman, très peu visité par les colonisateurs français, et qui était un fief des Moudjahidine.

L’OAS a perpétré son crime, le mercredi 28 février 1962, lors du mois de Ramadhan, quelques heures avant la rupture du jeûne, alors que la place «Tahtaha» était bondée de monde, venu pour faire les courses. Une voiture piégée a explosé près d’un magasin de gâteaux orientaux et une seconde voiture à l’extrémité de la place, faisant plus de 81 martyrs et des centaines de blessés, à différents degrés de gravité. Le vice-recteur de l’Université d’Oran 2, Amani Smaïl, a souligné, de son côté, que «ce crime est un témoin de l’horreur de la colonisation, ainsi que des grands sacrifices du peuple algérien pour recouvrement de sa liberté et de son indépendance», ajoutant que «la coopération de l’Université avec les organisations de la société civile pour raviver la mémoire de cette époque, relève de son devoir de préserver la mémoire nationale».

Le chef du département du service de l’éducation coranique, de la formation et de la culture islamique au niveau de la direction locale des Affaires religieuses et des Wakfs, Mokhi Boukhemacha, a affirmé, de son côté, que «le massacre de Tahtaha, qui a coûté la vie à des dizaines de personnes, fait partie des crimes de l’OAS, qui a ciblé des citoyens et des infrastructures, comme c’est le cas actuellement à Ghaza», soulignant que le «colonialisme a une seule couleur».

Le chef du bureau de la wilaya d’Oran de l’Association algérienne des «générations nationales », Mouhoub Mellouah, a indiqué que l’association vise, à travers ses différentes activités, à faire la lumière sur les crimes du colonisateur français en Algérie, notamment l’attentat de «Tahtaha», particulièrement auprès des étudiants universitaires, afin de faire connaître aux jeunes générations les sacrifices consentis par les Moudjahidine, les martyrs et le peuple dans sa lutte pour l’indépendance. Une vidéo a été projetée, à cette occasion, illustrant les circonstances du massacre de «Tahtaha» et présentant les témoignages des citoyens qui l’ont vécu. A l’issue de cette commémoration, des personnalités révolutionnaires ont été honorées, notamment la Moudjahida Briksi Khadidja, qui a joué un rôle majeur lors de la glorieuse Guerre de libération nationale au niveau de la Wilaya V historique.

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