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DÉCHETS MÉNAGERS:
Comment régler définitivement le problème de l’insalubrité ?

En attendant une réforme du système de collecte qui s’impose comme une nécessité absolue, la gestion des déchets ménagers est marquée par plusieurs dysfonctionnements à Oran.

Force est de constater un relâchement total observé chez les gestionnaires en charge du secteur de l’environnement. Une situation ubuesque qui contraste avec l’image d’une ville d’El Bahia qui vient de réussir l’organisation des jeux méditerranéens. La question de fond est alors de savoir comment régler définitivement le problème de l’insalubrité ?
«Il faut prévoir un nombre de bacs à ordures suffisant dans chaque immeuble. Les habitants doivent sortir leurs poubelles au soir du jour de collecte, avant 20h. Les bacs doivent être rentrés le jour même après le passage de la benne. Les bacs ne doivent en aucun cas rester sur la voie publique», propose M. Keloud, président d’un comité de quartier à Akid Lotfi. Ce dernier plaide pour «l’instauration d’une réglementation prévoyant des sanctions pécuniaires, administratives et même pénales liées aux infractions dont par exemple, l’abandon des déchets dans la rue».
Une réglementation régissant la collecte qui nécessite une réforme, une mauvaise gestion de l’action des municipalités et la délicate question des décharges sauvages qui infestent les quartiers, sont autant de facteurs qui compliquent la situation. Des points noirs. C’est ainsi que sont appelés, par les agents municipaux, les endroits où les habitants déposent leurs poubelles en attendant un passage des éboueurs.
Souvent improvisés, au bord du trottoir, devant les habitations, sur la route, ou même devant des établissements scolaires, ces points noirs se multiplient et créent une anarchie et une grande pollution de l’environnement urbain. Des bacs à ordures qui débordent et des sacs plastiques qui jonchent les quartiers, même après le passage d’une équipe de ramassage, n’arrangent rien. Conçu par l’Agence nationale des déchets (AND), le schéma directeur de la gestion des déchets ménagers de la wilaya fait ressortir que la commune d’Oran compte à elle seule 87 dépotoirs sauvages.
L’étude révèle plusieurs dysfonctionnements dans la collecte. La commune d’Oran produit 550 tonnes de déchets par jour dont 86% sont ramassées par les éboueurs et 14% restent dans la nature, soit 77 tonnes par jour. La situation est critique, la collecte des déchets pose durablement un problème.
Les décharges non-contrôlées se sont multipliées et les municipalités sont dépassées. Le modèle de décharges contrôlées ne satisfait plus les habitants qui se plaignent des odeurs et de la proximité des décharges. Autre problème, le balayage après le ramassage, des sacs plastiques et autres détritus qui restent encore dans les rues. Les éboueurs se voient obligés de ramasser à la main des sacs poubelles éventrés par les ramasseurs de plastique qui évoluent dans le marché parallèle du recyclage.
«Les municipalités ne doivent pas rester les bras croisés. Á voir ses décharges et dépotoirs anarchiques et les rues inondées par les immondices, la gestion des déchets est défaillante », déplore M. Keloud.
Imad. T

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