Frénésie ou pas, on peut l’appeler comme on veut, mais la tension sur les deux produits alimentaires de base que sont le lait en sachet et l’huile de table ne baisse pas d’un iota chez les consommateurs de la commune d’Aïn El Türck. Du matin au soir, tous les sens, ne sont rivés que sur ces deux produits.
Les citoyens, notamment ceux aux revenus modestes, pour ne pas dire à la limite de la précarité, n’ont d’yeux que sur le lait en sachet fixé au prix de 25 Da, pour lequel, il faut se lever à l’aube, jouer des coudes et éventuellement faire valoir son accointance avec le commerçant, pour en dégoter, au minimum, 03 unités, à priori, le quota fixé par consommateur.
Si au moins cela se déroulait dans la complaisance, mais il faut compter sans la nervosité des citoyens, dont les nerfs, écorchés à vifs, se laissent exprimer au moindre antagonisme au moment de la file devant le magasin d’alimentation.
Des scènes de heurts entre citoyens sont constamment rapportées. Mais également, sur l’huile de table qui ne déroge pas à la règle, le produit étant lui aussi, source de cohue et d’embrouilles entre consommateurs.
Les rassemblements devant les supérettes et les magasins qui annoncent l’arrivée de ce produit, sont légion, du matin au soir. Les consommateurs sont à l’affut de la moindre information, parfois avérée, parfois erronée.
Se fiant au bouche à l’oreille, les consommateurs sont contraints parfois d’effectuer plusieurs va-et-vient chez les commerçants ou mettent un de leur proche en sentinelle pour guetterle moindre arrivage.
Surtout qu’il faut être parmi les premiers pour être servis, autrement le stock s’épuise en un clin d’œil, comme si un vent balayait tout ça d’un revers de la main.
La tension ne baisse pas, et cela pourrait se légitimer par la spéculation qui a toujours sévi sur les produits alimentaires de base subventionnés par l’Etat, que le commerçant, n’hésite pas à majorer à sa guise à la moindre occasion, surtout en cette période qui précède le mois de ramadhan que suivra l’Aïd El Fitr.
Frénésie ou pas, le consommateur se met en mode de prévoyance, met de coté sa confiance sur l’honnêteté des commerçants en s’approvisionnant le plus possible qu’il peut.
Reste maintenant, aux services de contrôle de l’Etat de réguler cette commercialisation pour endiguer, le mieux possible toute tentative de spéculation.
Karim Bennacef