Oran

CRASC:
Conférence sur la presse d’Oran durantla période coloniale

A l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et du soixante-huitième anniversaire du déclenchement de la Révolution Algérienne, le CRASC a organisé, lundi dernier, une conférence sur «l’histoire de la presse d’Oran et ses principaux acteurs durant la période coloniale», présentée par Dr Nadjat Lahdiri, docteure en sciences de l’information et de la communication et maître de recherche et modérée par Dr Moulay Halima, docteur en histoire, et chercheure permanente au CRASC.

La conférencière a passé en revue les journaux édités à Oran durant la période de l’occupation française en se référant à plusieurs sources et notamment aux travaux du défunt historien, universitaire, moudjahid et ancien journaliste Zahir Ihaddaden, qui a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire de la presse algérienne. «Durant la période coloniale, la création des journaux est intervenue dans un contexte politique, social et culturel, marqué par la promulgation d’une série de lois arbitraires qui ont accentué la discrimination et l’exploitation du peuple algérien, privant la population de ses droits civils et politiques», rappelle la conférencière. «Divers journaux ont été créés à Oran entre (1830- 1962) malgré les contraintes administratives, juridiques et financières subies, en plus de leurs caractère secret en matière d’édition, de signature d’articles et de leur diffusion, principalement», indique l’oratrice. «En 1930, 16 journaux ont été édités à Oran qui comptait 5 imprimeries. Beaucoup de journaux ont disparu. Certains ont réapparu sous d’autres titres. Pendant l’occupation, la population a subi non seulement la propagande de la presse coloniale, mais aussi la censure de la presse. Des lois liberticides ont été décrétées contre la liberté de la presse. Une ordonnance imposaitun interrogatoire avant d’avoir l’autorisation de créer un journal. La répression passait par la censure et les fermetures de journaux», affirme la conférencière. «Censure et propagande s’entremêlaient. En 1894, sur ordre des autorités de l’occupation, le journal El Haqq a cessé de paraître car sa ligne éditoriale dérangeait le régime colonial. En 1914, Omar Racim, militant nationaliste et un des précurseurs de la presse algérienne crée le journal Dhou El Fikar, qui va être interdit de parution par les autorités coloniales. Une année plus tard, Omar Racim est emprisonné pour ses idées nationalistes», indique l’oratrice. «Durant la guerre de libération nationale, la résistance algérienne s’organise avec les moyens du bord à travers un bulletin d’information appelé l’«Écho du Titeri», un organe de l’ALN créé dans la clandestinité en 1958 par la wilaya V historique à Oran», souligne la conférencière. Ce bulletin édité par le service presse et information de la wilaya V de l’ALN, est imprimé avec des moyens rudimentaires de dactylographie. Le but est de redonner confiance au peuple et de contrer la propagande coloniale et réveiller le sentiment patriotique des populations.
Ce bulletin indépendantiste a joué un grand rôle dans la diffusion des idées nationalistes et anticolonialistes. Pour ces combattants du verbe, il s’agissait alors d’informer, de réveiller l’opinion publique en lui apportant des éléments de réflexion et d’autres lectures que celles de la propagande coloniale. Ce bulletin édité par l’ALN était un instrument de combat, un messager de la résistance, de l’espoir et de la liberté.
Imad. T

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