EDITO

Danger aux frontières

La grave tension qui est réapparue au nord du Mali et la volonté d’internationaliser le conflit dans ce pays constituent-ils autant de facteurs de déstabilisation de l’Algérie ? Au plan strictement politico-sécuritaire, la réponse est bien évidemment non. Puissance régionale respectée et dotée d’institutions pérennes, l’Algérie est très largement au-dessus de ce genre de risques. Au niveau de toutes les frontières, aujourd’hui fragiles en raison de la déstabilisation des pays voisins, comme la Libye et la Mali, le constat demeure valable. L’Algérie est bien plus forte et stable pour être secouée par des démonstrations de Pick-up ou des combats à quelques kilomètres de son territoire. On retiendra dans cet ordre d’idée que les mesures préventives prises par les autorités centrales à l’image de la fermeture des frontières ou le renforcement de la présence de l’armée dans la région du sud du pays, sont des mesures qui auraient été difficiles à concevoir si le pays souffrait d’un déficit institutionnel ou matériel. En d’autres termes, l’armée fait convenablement son travail et saura faire face à toute menace visant le pays, et les politiques le leur au moment où la société a, actuellement, l’oreille tendue en direction des discours électoraux des trois candidats à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain. Personne parmi les citoyens n’évoque avec inquiétude ce qui se passe au Sahel.

 

Cette distance qui existe bel et bien entre les Algériens et la situation au nord du Mali, même si elle ne constitue pas un danger immédiat pour la stabilité du pays et son intégrité territoriale fait tout de même la Une de la presse nationale à travers des annonces de visites et d’entretiens entre des officiels algériens et leurs homologues nigériens, maliens ou burkinabés . Si le chef de l’Etat en appelle systématiquement à l’unité et au raffermissement du front interne, c’est que ces deux acquis de la guerre de libération nationale sont plus que jamais « convoqués » face à un danger qui, même s’il ne paraît pas très visible, ni imminent, n’en n’est pas moins concret et cible la cohésion de la nation.

 

La situation dans le voisinage immédiat du pays est l’un des facteurs qui appelle à la vigilance de toute la société, pour la simple raison des ingérences que subissent les pays de cette région et les intentions de certains donneurs d’ordre étrangers de faire migrer l’instabilité sur le territoire algérien. On le voit bien à certaines déclarations quasi belliqueuses. Le Mali et la Libye ne sont que les deux premières étapes, d’autres pays sont également concernés par les desseins des « stratèges » de la déstabilisation de la région.

 

Par Nabil.G

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