Oran Aujourd'hui

Des pratiques et des mentalités qui forgent l’anarchie et le non-droit

Deux constructions illicites et huit fondations en cours de réalisation pour de nouvelles constructions sauvages ont été démolies il y a quelques jours par les services du secteur urbain de Bouamama. Il faut évidemment saluer la vigilance des responsables du secteur et applaudir leur intervention permettant d’empêcher la floraison des constructions illicites sur le site dit «ferme Khemisti».
Un espace très prisé et convoité par ceux qui veulent construire une habitation individuelle sans aucune autorisation légale et au mépris des lois de la République. Selon les services du secteur urbain, l’une des constructions démolies a été érigée sur une surface de plus de 400 m². Il faut noter que cette opération a eu lieu moins d’un mois après une première opération de démolition qui avait ciblé le même site et permit de démolir une vingtaine de constructions illicites. Selon les mêmes sources, cette opération de démolition, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne d’éradication des constructions illicites lancée par les services de la wilaya d’Oran, aurait permis aux services de sécurité de «démanteler un réseau spécialisé dans l’escroquerie et la vente illicite de lots de terrains».
Un réseau dont les membres ont été présentés devant la justice. On sait que tous les responsables locaux successifs avaient sur leur «feuille de route» l’obligation de lutter contre toute forme d’agression et de détournement du foncier, notamment sur le domaine forestier et les terres agricoles. Malheureusement, le déficit d’information et de communication ne permet pas à l’opinion locale d’apprécier ou d’évaluer les résultats et les performances de la politique mise en oeuvre en ce domaine. Selon un magistrat voulant garder l’anonymat, le traitement des «délits» de construction illicite sur le domaine public est loin de décourager les candidats à l’occupation d’un terrain «vacant», qui se réfugient toujours derrière un grand nombre d’arguments avancés pour prouver, à tort ou à raison une attente à leur droit au logement. Ils avancent même souvent une certaine «légitimité» à pouvoir disposer d’une parcelle de terre au même titre que tous les Algériens qui ont obtenu des terrains et des privilèges indus grâce aux passedroits et à la corruption à tous les étages de l’ancien système de gouvernance…
Un raisonnement et une démarche certes abusive, mais qui montre bien la nécessité de changement des pratiques et des mentalités qui forgent encore l’anarchie et le non-droit dans bien de domaines de fonctionnement de la vie collective. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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