Des signes qui inquiètent
C’est aujourd’hui lundi que l’accord de cessez-le-feu à Ghaza , qui entre dans le cadre du plan de paix dit « accord de Trump » , signé vendredi dernier entre l’entité sioniste et le Hamas, entre dans sa phase la plus importante et la plus cruciale avec les opérations d’échange de détenus des deux cotés. Il s’agit de la libération de 1700 détenus palestiniens arrêtés après le 7 octobre et de 250 autres condamnés à la perpetuité par l’entité sioniste. De son côté, le Hamas, devra libérer les 48 otages dont 20 sont vivants et restituer les corps des 28 autres décédés.
Pendant ce temps, et depuis quatre jours des milliers de Palestiniens à Ghaza ont repris le chemin du retour vers le nord de l’enclave pour retourner à leurs maisons, ou plutôt à ce qui en reste. Car, il faut relever avec amertume, que la quasi totalité de cette région a été rasée par les bombardements de l’armée sioniste qui n’ont pas cessé de longs mois durant. Mais malgré cela, les Ghazaouis ne cachent pas leur joie et leur soulagement de pouvoir enfin se déplacer sans cette crainte de la mort qui a constitué l’essentiel de leur quotidien depuis le 7 octobre 2023.
La grande attente aussi c’est de voir enfin les camions humanitaires entrer en nombre pour une population qui a été soumise à un blocus inhumain et qui a affronté la famine et les maladies qui ont fait des milliers de morts au sein d’une population éreintée et soumise aux pires privations dans l’un des crimes les plus horribles du XXe et XXIe siècles.
Mais le plan Trump, qui met en place une série de procédures pour mettre fin à cette guerre et permettre un retour à la normale, risque de se heurter à l’entêtement et au peu de sincérité et d’engagement de l’entité sioniste. En effet, selon la presse israélienne, le criminel Benyamin Netanyahou serait prêt, une fois les otages rentrés, à “marteler publiquement son intention de poursuivre les objectifs de la guerre, dont l’éradication du Hamas”. Autrement dit à reprendre son agression contre la bande de Ghaza avec les mêmes méthodes et procédés meurtriers qui ont marqué la situation dans l’enclave palestinienne depuis le mois d’octobre 2023. Les mêmes propos inacceptables ont aussi été tenus par le ministre de la défense sioniste qui a déclaré que son armée allait détruire, après la libération des otages, tous les tunnels du Hamas à Ghaza. Ce qui signifie le retour des soldats sionistes à Ghaza avec tout ce que cela suppose comme autres crimes contre les civils palestiniens.
Les déclarations de ce type interrogent sérieusement si le gouvernement d’extrême droite sioniste respectera ses engagements jusqu’au bout ou si tout cela ne répond qu’au seul objectif de récupérer les otages pour relancer par la suite le génocide contre le peuple palestinien. La communauté internationale et les Etats Unis, à leurs têtes le président américain, se doivent de garantir la sécurité des civils, car ils sont comptables de tous les développements à venir.
Par Abdelmadjid Blidi