Des sites d’espaces verts frappés par la «mauvaise réputation» forgée par une clochardisation rampante
Plus de 200 kilos de produits alimentaires impropres à la consommation ont été saisies au niveau des kiosques et de la dizaine de tentes saisonnières installées au jardin méditerranéen et exerçant diverses activités commerciales de restauration rapide, vente de glaces, pâtisseries et autres produits alimentaires.
Les agents de contrôle ont constaté de nombreuses infractions sanitaires et réglementaires liées au manque d’hygiène, au non-respect des conditions de conservation des denrées, à la présence de produits avariés ou exposés directement au soleil, et également à l’amoncellement sur les lieux de divers débris de ferraille, de vieux matériel et mobilier délabré de vaisselle sale et rouillée et d’équipements non conformes aux normes requises. Un état des lieux, affirment sur les réseaux sociaux des visiteurs de passage, qui respire fort la clochardisation avancée indigne des aspirations au progrès et à la modernité.
Un commentateur pointe également du doigt le comportement de certains énergumènes qui jettent sans vergogne leur emballages alimentaires, sachets, papiers, canettes et bouteilles plastique sur les surfaces gazonnées ou sur ce qu’il en reste. Tout a été déjà dit et écrit sur le fléau de l’incivisme qui touche bon nombre de domaines, y compris l’organisation et le fonctionnement du mode de prestation des services de restauration rapide sur des sites de grande affluence de visiteurs.
Les kiosques et les tentes installées au jardin méditerranéen seraient une initiative louable si toutefois les opérateurs bénéficiaires d’affectation avaient tous le souci de respecter le cahier de charges fixant les règles et les normes de gestion de leur point de vente. Mais la quête du gain rapide fait l’impasse sur l’hygiène, la santé du consommateur, et même sur le confort et la convivialité de cet espace familial plutôt pénalisé par l’anarchie ambiante.
Beaucoup se plaignent de l’état des lieux des sanitaires publics, le plus souvent «fermés pour nettoyage ou réparation». Ce jardin méditerranéen, qui a le grand avantage d’être situé sur la frange marine prés d’un nouveau grand site urbain attractif, commence déjà à prendre le mauvais chemin vers la «régression et la détestation» déjà emprunté jadis par les plus anciens parcs de la ville tels que le célèbre jardin des plantes de M’dina Jadida ou la promenade Benbadis, ex-Létang, inscrite au patrimoine urbain de la ville. Il y a une dizaine d’années à peine, les responsables communaux organisaient à chaque printemps au jardin des plantes les fameuses «floralies d’Oran» accueillant des professionnels de la culture des fleurs et des plantes venant de toute la région et même de wilaya lointaines.
Peu à peu, l’événement allait s’éteindre, malgré une tentative de transfert vers le jardin méditerranéen. Encore une fois, le laxisme ambiant et le renoncement allaient signer l’échec des initiatives mal soutenues et encadrées par les acteurs concernés.
La promenade Ibn Badis, qui a fait l’objet durant ces vingt dernières années de plusieurs opérations dites d’aménagement et de réhabilitation, se retrouve encore à ce jour victime de la «mauvaise réputation» forgée par la clochardisation rampante et l’absence de véritable démarche d’intégration au tissu social et urbain.
Par S.Benali