Des trottoirs truffés de pièges et de dangers…
Jeudi dernier, un octogénaire revenant de la prière du soir à la mosquée des HLM a trébuché sur les bouts de fer d’un socle de scellement d’un ancien poteau électrique enlevé et remplacé par un nouveau candélabre depuis longtemps. Mais les receveurs des gros boulons de fixation n’ont jamais été supprimés ni par l’opérateur concerné ni par les services de l’APC, ce qui avait contraint les résidents à placer des bouteilles vides de plastique en guise de prévention. Une mesure futile qui ne servait à rien sinon à clochardiser davantage le décor urbain déjà bien terni par les trottoirs défoncés, les déchets et les ordures non ramassées. Et ce qui devait arriver arriva. Le vieillard, en déficit visuel, est tombé sur la tige de fer, se blessant assez grièvement la jambe.
Fort heureusement, le médecin du quartier alertée par des voisins a compressé la blessure évitant l’hémorragie avant de l’adresser aux urgences de l’EHU d’Oran. Une blessure qui aurait pu être fatale, mais qui aurait pu surtout être évitée si tous les services concernés par l’entretien et la maintenance du cadre urbain faisaient leur travail dans les règles et les normes requises. Commentant cet accident le lendemain matin, les retraités du quartier assis à une table du café dénoncent vivement l’état des lieux de leur environnement. Certains se demandaient à juste titre pourquoi la fameuse commission communale chargée de la santé et de l’environnement ne fait que la chasse aux dérives commerciales et aux tricheries dans la qualité et l’hygiène des produits alimentaires commercialisés.
Les risques de blessures graves suite à une chute sur un trottoir délabré deviennent de plus en plus fréquents et méritent sans doute de la part de cette commission communale un sérieux recensement des «points noirs» les plus dangereux. Comme ces restes de candélabres non enlevés, ces fils électriques qui pendouillent d’un poteau d’éclairage à portée des enfants, ou ces trous et tranchées sur les trottoirs et les allées poussiéreuses dans plusieurs cités. Sans parler des moustiques et des animaux errants qui reviennent en force en ce début d’été 2023 redouté par les personnes âgées devant affronter les vicissitudes d’un quotidien difficile.
«Même nos parties de dominos ne seront plus possibles sous la chaleur et la poussière de la cité» se lamente un vieux résident. Mitoyen à la mosquée, un présumé boulodrome a été aménagé il y a quelque temps par l’APC sans que l’on ne sache trop comment et pourquoi cette opération a été lancée. Selon un observateur avisé, ce soi-disant boulodrome collé au mur d’enceinte de la mosquée ne répond à aucune norme élémentaire des jeux de pétanque et reste de surcroît abandonné et déserté. De l’argent public jeté par la fenêtre et qui aurait pu servir au moins à réparer quelques trottoirs et allées truffés de pièges et de dangers pour les passants les plus âgés. Ainsi va Oran.
Par S.Benali
