Drogues et psychotropes: mieux vaut prévenir que guérir
Les services de la sûreté d’Oran ont procédé la semaine dernière à deux opérations de saisie d’une quantité de 2.600 comprimés psychotropes, dont 2.000 comprimés d’Ecstasy, et à l’arrestation de quatre individus. Ce genre de «fait divers» ne cesse d’être repris presque tous les jours par la presse locale en relation avec les services de communication de la sûreté de Wilaya. On sait que le trafic de drogue et de stupéfiants n’a pas cessé de proliférer à travers la wilaya oranaise malgré les efforts indéniables des services de police et de gendarmerie qui luttent sans relâche pour éradiquer le fléau. En tête des saisies et des arrestations opérées ici et là, à travers les communes, figure le trafic de kif traité introduit à partir des frontières du Maroc voisin. Selon des observateurs avisés, ce trafic de drogue a pris une ampleur telle que bon nombre d’habitants dans des quartiers et des grandes cités d’habitat dénoncent l’apparente «banalité» de ce fléau qui touche de nombreux jeunes et moins jeunes citoyens. Dans certains sites de logements, comme aux HLM/USTO, des résidents racontent souvent des témoignages sur l’activité de quelques énergumènes du quartier, bien connus des habitants, le plus souvent sous des surnoms aussi farfelus qu’intrigants. Même les modes de fonctionnement du réseau local des dealers semble être cerné par des observateurs qui citent des guetteurs, surveillant l’arrivée d’un véhicule de police, des «approvisionneurs» qui alimentent le vendeur en produit écoulé dans un recoin d’immeuble ou même une cage d’escalier. Ce n’est qu’après une grande opération de police menée pour l’arrestation d’un baron de quartier que les langues se délient et racontent l’histoire de l’ancien jeune délinquant devenu grand trafiquant de drogue au quartier. A la cité HLM/USTO, il existe à ce jour un vieux petit kiosque en tôle tout rouillé, installé sur le trottoir et qui n’a pas été enlevé par les services communaux. Ce semblant de kiosque servait à un vendeur illicite à vendre les doses de kif et les comprimés. Le vendeur en question a été arrêté il y a une dizaine d’années et a écopé de quinze ans de prison. «Il retrouvera peut-être sa baraque à sa sortie de prison», ironisent les mauvaises langues locales irritées par l’état déplorable du cadre urbain de leur cité. Le médecin du quartier, installé en cabinet privé reçoit souvent des jeunes malades en état de détresse rénale qu’il redirige vers l’hôpital public non sans soupçonner un cas d’overdose aux «cachets» psychotropes. Et depuis quelques temps, des cas de décès par overdoses sont signalés dans les services d’urgence des hôpitaux d’Oran. On sait que la consommation et l’usage répété de substances psychotropes peut entraîner une dangereuse accoutumance conduisant à la toxicomanie dont le traitement nécessite des cures de désintoxication dans des établissements spécialisés. Mieux vaut alors prévenir que guérir.
Par S.Benali