Flambée des prix: le mois de tous les sacrifices
En ce tout début du mois de ramadhan, une flambée des prix violente est venue ébranler l’espoir et les attentes des ménages modestes qui espéraient une période clémente pour leur porte-monnaie.
Mais encore une fois cette année, malgré les annonces optimistes, le pouvoir d’achat sera mis à rude épreuve. A Oran, comme sans doute ailleurs, seuls quelques produits de large consommation, comme l’huile de table, les légumes secs, la semoule et le sucre, sont disponibles à des prix fixes abordables grâce à un contrôle et un encadrement efficace assuré par les pouvoirs publics.
Mais une randonnée à travers les marchés de la ville, Mdina Jdida, La Bastille et El Hamri, a permis de constater le désappointement, voire la colère des consommateurs face aux prix affichés, sinon déclarés, par les marchands de fruits et légumes.
Une hausse, expliquent des observateurs avisés, qui retournera à la baisse dans une quinzaine de jours avant une reprise à la hausse vers la fin du mois ramadhan. Certains tentent d’expliquer ces fluctuations du marché par la loi de l’offre et de la demande, mais sans toutefois comprendre pourquoi les prix de certains produits augmentent alors que l’offre semble abondante.
Les marchands détaillants soulignent que c’est les prix pratiqués par les mandataires sur le marché de gros qui restent élevés. Une hausse injustifiée qui semble liée au fléau de la spéculation et des pressions organisées sur certains produits à forte consommation durant le mois de jeûn sacré.
C’est le cas par exemple des piments cédés entre 150 et 160 dinars le kilo, enregistrant une hausse soudaine de 40 dinars. Ou encore de la tomate, vendue il y a quelques jours à peine au marché des HLM à 60 DA et qui est cédée depuis hier a 100 DA et parfois à 120 DA selon le calibre et la qualité.
La plupart des légumes produits en serre, très prisés durant le mois de Ramadhan, enregistrent des hausses de prix allant jusqu’à 40 dinars. Une hausse, expliquent des marchands, qui risque de s’accentuer les tous prochains jours avant une éventuelle «accalmie».
Seule la pomme de terre offre aux ménages modestes un certain réconfort en gardant pour l’instant, des prix stables entre 50 et 60 DA le kilo. Les prix des fruits sur le marché connaissent également une envolée vertigineuse. A l’image des oranges qui, en cette pleine saison, ont atteint le seuil de 150 dinars le kilo.
Sans parler évidemment du poulet vendu à 550 dinars le kilo et de la viande rouge qui garde la barre moyenne de 2.500 dinars le kilo d’agneau, dans l’attente d’une disponibilité des viandes rouges importées qui seraient vendues à 1.200 dinars le kilo.
C’est dire à quel point le ramadhan 2024 sera bien le mois de tous les sacrifices, surtout pour les revenus modestes qui tiennent à offrir à leur famille une table copieuse après une journée de jeûne… Puisse Allah aider les pauvres et les plus démunis à l’endurance et à la piété.
Par S.Benali