EDITO

Jusqu’où ira l’ escalade?

Le conflit russo-ukrainien est parti pour s’installer dans le temps. Aucune sortie, après huit mois de guerre, ne semble à l’ordre du jour. Et plus le temps passe et plus le monde s’enlise dans une crise généralisée qui commence à menacer si ce n’est paralyser une grande partie de la planète.
Tout se fragilise. L’économie, les relations entre États, et bien sûr la paix mondiale. Le conflit se corse encore davantage avec ces accusations mutuelles entre Kiev et Moscou qui s’accusent l’un l’autre de se préparer à utiliser des armes non conventionnelles. Les Ukrainiens et leurs «très bavard président» Volodymir Zelynski avancent, à qui veut les croire, que les Russes auraient pris la décision d’employer des armes nucléaires, biologiques, chimiques sur le champ de bataille. Une éventualité prise par beaucoup de pincettes par leurs alliés même, y compris les Américains, qui ont fait savoir qu’il n’y a pas «d’indications» que la Russie ait décidé d’user l’arme nucléaire. De son côté, Moscou est convaincu que Kiev est en train de préparer l’utilisation d «une bombe sale» , une sorte de bombe radiologique ou constituée d’explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l’explosion.
Bluff ou réalité, il n’en reste pas moins que dans ce conflit et depuis son début, les craintes de l’utilisation d’armes non conventionnelles se posaient avec acuité. Et en revenant sur ce qui s’est passé en mer Baltique avec l’explosion des gazoducs sous-marins Nord Stream 1 et 2 ciblés par des sabotages en septembre dernier. et par la suite l’attaque contre le pont de Crimée le 8 octobre, où sans enquête indépendante ni preuves tangibles, dans les deux cas, les Ukrainiens et la formidable machine de propagande occidentale ont tenu Moscou pour responsable, il n’est pas écarté que les Ukrainiens ne se priveraient pas de passer cette ligne rouge et accuser les Russes, puisqu’ils savent que l’opinion occidentale, grâce à la redoutable campagne médiatique mise en place, leur est acquise.
Mais ce serait, peut-être, là une erreur fatale qui pourrait avoir l’effet totalement inverse. Car personne ne peut tolérer que l’on puisse recourir à des armes nucléaires ou biologiques. D’ailleurs, les positions de plus en plus radicales des responsables Ukrainiens et en particulier de leur président commencent à irriter les Européens comme ce fut le cas avec le président français, Emmanuel Macron, qui a invité les Ukrainiens à changer de ton et à penser à la paix et à une sortie de crise sérieuse. Les mots étaient peut-être diplomatiques, mais l’invitation à discuter avec «l’ennemi», était très claire.
Par Abdelmadjid Blidi

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