La course aux premiers rangs du «mérite» et de la «notabilité»
La cathédrale d’Oran devait abriter depuis samedi dernier le «1er Festival international des jeux d’échecs», un événement qui s’étalera nous dit-on jusqu’à jeudi 7 septembre prochain.
Selon les organisateurs, le club sportif «CSA la relève», l’APC et la direction locale de la jeunesse et des sports, ce festival des jeux d’échecs à Oran aurait une dimension internationale puisque cinq pays, l’Egypte, la Tunisie, la Palestine, la Libye et la Mauritanie y participent aux coté de l’Algérie.
Initialement programmé au palais des sports de M’dina Jdida, ce festival a été finalement délocalisé dans l’enceinte de l’ex-cathédrale qui abrite actuellement la Bibliothèque municipale.
Selon les animateurs du club de jeu d’échecs «CSA la relève» l’objectif de ce tournoi présenté en «festival» serait de contribuer à redorer le blason d’Oran dans cette discipline, tant il est vrai que la capitale oranaise a connu il y a plus de trois décennies un niveau élevé de joueurs d’échecs, Maîtres et amateurs, qui faisaient la fierté d’Oran.
Comme c’est d’ailleurs le cas pour d’autres sports collectifs comme le handball et le basketball qui connaissent aujourd’hui un déclin honteux sans précédent.
Il faut évidemment applaudir et rendre hommage aux fondateurs de cette association de jeux d’échecs baptisée très justement «La relève» et qui espère trouver auprès des pouvoirs publics toute l’aide et l’assistance utile à ses ambitions.
On sait que les tournois et compétitions de jeux d’échecs sont de plus en plus rares à Oran.
Le dernier en date a été organisé dans des conditions d’improvisation lamentables en 2022 en marge des jeux méditerranéens.
Pour les échecs, comme pour les disciplines en déclin, les causes de la régression sont liées à plusieurs facteurs sociaux, notamment le désintéressement et la marginalisation des cadres compétents.
Le mode gestion des activités sportives, culturelles ou récréatives, notamment par les responsables des secteurs concernés et des gestionnaires municipaux connaît on le sait des insuffisances et des carences flagrantes en termes de programmation, de maîtrise des contenus et d’organisation.
En début de semaine, tandis qu’une partie des médias locaux annonçaient l’ouverture de ce «festival des jeux d’échecs» à la bibliothèque municipale, d’autres journaux parlaient d’un tournoi, un «Open wahran chess» qui se déroulera aux mêmes dates à la maison de jeunes Mekdad M’Hamed de Bir El Djir et dont la journée de clôture et de remise des prix aurait lieu au niveau de l’ex-cathédrale.
Comprenne qui pourra.
Il semble bien en tout cas que ce déficit de maîtrise de la communication autour d’un événement est à l’image des précipitations et des tâtonnements marquant bon nombre d’initiatives locales.
Sans parler des conflits et des luttes internes en sourdine entre acteurs concernés voulant toujours figurer aux premiers rangs du «mérite» et de la «notabilité » sociale…
Une «notabilité d’apparat» qui permet parfois d’accéder à certains avantages et privilèges. Ainsi va Oran.
Par S.Benali