La France de plus en plus indésirable en Afrique
Trois pays africains quittent l’Organisation internationale de la francophonie. Il y a là un énième camouflet pour la France en Afrique. Et cette vague de départ n’est certainement pas la fin de la chute libre de l’influence de la France sur le continent africain. Après avoir perdu toutes ses bases militaires dans les pays du Sahel et dans une partie de l’Afrique de l’Ouest, Paris voit son soft power dans le continent noir prendre un sérieux coup. Une descente aux enfers, sans précédent dans les annales des relations franco-africaines.
Cependant, il faut savoir que cette situation n’est pas tombée du ciel. Au lendemain des décolonisations, l’ancienne puissance coloniale n’a pas joué franc jeu avec les pays d’Afrique. Sous couvert de l’OIF et de la coopération en Afrique, Paris a dépêché dans des pays fragiles et sous-équipés ses prédateurs, qui ont pillé les richesses des peuples, maintenant ceux-ci dans le dénuement, alors que leurs nations regorgeaient de ressources. Les élites françaises critiquent les dirigeants africains, mais omettent de mentionner les très nombreux coups d’État qu’ils ont eux-mêmes fomentés contre des présidents patriotes africains. Les relents néocolonialistes n’ont jamais disparu dans le comportement des dirigeants français. Jusqu’aux derniers mois, et aujourd’hui même, les dignitaires français continuent à mépriser l’homme africain.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle témoigne d’un décalage croissant entre les aspirations des peuples africains et la vision paternaliste que certains dirigeants français entretiennent. Les jeunes générations sur le continent, conscientes des injustices historiques et des dynamiques de pouvoir actuelles, réclament une véritable reconnaissance de leur souveraineté et de leurs droits. Elles ne se contentent plus des discours lénifiants sur les bienfaits de la francophonie ou de la coopération multilatérale. De nombreux mouvements citoyens émergent, exigeant un dialogue respectueux et égalitaire, loin des schémas traditionnels d’influence qui ont souvent été synonymes d’exploitation.
Le retrait de ces pays de l’OIF ne doit pas être interprété simplement comme un acte symbolique isolé, mais comme le reflet d’une colère profonde et d’une volonté de réappropriation de leurs destins. Les pays africains aspirent à une véritable indépendance, loin des chaînes d’une histoire coloniale pesante. Ils souhaitent s’affirmer sur la scène internationale avec leurs propres voix, et non comme des acteurs secondaires d’une pièce écrite par d’autres.
Il est donc urgent pour la France de réévaluer ses relations avec l’Afrique, d’écouter les voix du continent et de reconnaître les erreurs du passé. La reconnaissance et la réparation des injustices historiques pourraient constituer un premier pas vers une nouvelle ère de coopération, fondée sur le respect mutuel et l’égalité.
Par Nabil.G