La gestion municipale de l’hygiène publique à coup de «campagnes de nettoiement»…
Il y a une quinzaine de jours, une nouvelle campagne de lutte contre l’insalubrité et la dégradation du cadre de vie collectif dans certaines communes et quartiers d’Oran a été annoncée et lancée.
Une campagne devant durer une dizaine de jours à peine, et censée, nous dit-on, «restaurer l’image urbaine, renforcer la propreté et améliorer la qualité de vie des citoyens». «Il n’est pas interdit de rêver….» lancent encore fois les mauvaises langues locales persuadées que ces opérations municipales conjoncturelles ne servent en réalité que de paravent aux carences et défaillances du mode de gestion globale du territoire communal.
Il est certes vrai que depuis ces dernières années, les autorités locales ont multiplié les efforts et les initiatives visant à l’amélioration, l’aménagement et l’embellissement du cadre urbain à travers plusieurs endroits de la Cité. Une lutte pour l’éradication des «points noirs» à été engagée, à travers les espaces publics, sans pour autant atteindre tous les objectifs escomptés. Parallèlement à la mission des services techniques de nettoiement concernés, une cellule spéciale de l’environnement a été installée au niveau du cabinet du wali afin de contrôler et de suivre au quotidien l’avancée des actions programmée et l’état des lieux du cadre urbain.
Presque chaque semaine depuis des mois, des opérations annoncées sont menées, portant sur divers volets liés à l’hygiène, à l’environnement et à la prévention des risques sanitaires. Des campagnes de nettoyage de places publiques, de trottoirs, d’axes routiers, d’espaces verts sont souvent médiatisées et installées comme autant d’exploits remportés dans la gestion locale du ramassage des ordures et de l’enlèvement des déchets solides et des détritus ou même du désherbage des accotements routiers, de la peinture des bordures de trottoirs et de l’arrosage des plantations.
Autant d’opérations indispensables au bon entretien du tissu urbain et du cadre de vie, mais qui ne semblent inscrites qu’au registre des effets d’annonces entretenues par ces concepts de «campagne» et «d’opération organisée», alors qu’il s’agit en réalité de missions permanentes primordiales devant être assumées au quotidien par des services municipaux compétents et engagés.
En règle générale, on ne peut parler de «campagne d’entretien ou de prévention» que lorsqu’ il s’agit d’entamer la période propice des opérations de désinsectisation, de dératisation, de capture d’animaux errants ou de désinfection de lieux et édifices publics fréquentés par le public, notamment les écoles, les mosquées, les marchés, et les établissements de santé. En ce début d’été, dans certaines grandes cités d’habitat collectif, où des caves d’immeubles restent inondées par les eaux domestiques, des habitants attendent et espèrent des opérations de lutte contre la prolifération et l’invasion terrifiante des moustiques. Un risque sanitaire épidémiologique des plus évidents…
Par S.Benali