Oran Aujourd'hui

Gestion du cadre urbain et prévention des Risques majeurs

C’est en novembre 2007, quand l’entreprise Sonatrach venait de lancer son grand projet de réalisation d’un « centre des conventions », que le grave problème de déversement des eaux usées sur le littoral de la frange marine allait être enfin évoqué et pris en charge. Depuis des années, en cet endroit, des rivières de rejets nauséabonds s’écoulaient vers la mer dans une totale indifférence des autorités locales successives.
Des travaux de pose de collecteurs et de raccordement au principal réseau périphérique d’assainissement de la ville ont été alors lancés. Car il fallait bien que les congrès et autres séminaires internationaux prévus au calendrier de la compagnie nationale puissent se dérouler dans un « cadre sain et agréable ».
On ne pouvait alors que s’en réjouir, tout en se demandant pourquoi de telles situations de pollution et d’atteinte à l’environnement demeurent des décennies durant, « oubliées » et ignorées, malgré les appels et les cris d’alerte lancés par quelques acteurs actifs du mouvement associatif encore embryonnaire. Depuis longtemps déjà, les extension urbaines anarchiques et le déficit en infrastructures d’assainissement des eaux usées à la wilaya d’Oran avaient entraîné une hausse croissante et dangereuse des rejets à la mer et même des infiltrations en certains endroits dans le réseau d’eau potable connu pour sa vétusté, ses fuites et ses défaillances.
Aujourd’hui encore, certains quartiers périphériques, dont les cités HLM-USTO, souffrent des carences, des malfaçons et des erreurs dans la conception et la réalisation des réseaux AEP et d’assainissement effectués il y a une trentaine années. Avec les grandes menaces d’effondrement des immeubles du « vieux bâti », qui, depuis des décennies comptabilisent de nombreuses victimes, les catastrophes naturelles, tremblements de terre, grandes inondations, ou glissements de terrain, restent inscrites dans le classique schéma de prévention des risques majeurs. On se souvient de ces anciennes secousses telluriques ressenties à Oran qui avaient semé une panique indescriptible parmi les populations des vieux quartiers et des cités périphériques .
Les pouvoirs publics avaient alors annoncé une réactualisation de la carte des risques majeurs pour cerner les zones potentiellement exposées aux risques industriels et naturels et surtout pour mettre en place un dispositif avec des moyens conséquents, et réaliser les infrastructures et équipements manquants ou défaillants. Malheureusement à Oran, rien ou peu de choses ont changé.
Qu’il s’agisse de pollution par les eaux usées, d’incidents industriels, d’effondrements d’immeubles, d’inondation ou de tremblement de terre, une véritable politique de prise en charge des risques majeurs ne peut être crédible et efficace si elle ne repose pas sur une stratégie crédible et efficace de gestion urbaine visant à répondre à toutes les préoccupations sociales…
Par S.Benali

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