Des menaces à l’encontre des spéculateurs, des annonces à propos « d’initiatives fortes » que prendraient les pouvoirs publics, le stockage de légumes et viandes rouges et blanches et autres démarches tendant à mettre en avant la présence de l’Etat aux côtés du citoyens, n’y ont rien fait.
A deux semaines du mois sacré de Ramadhan, les viandes rouges et blanches, ainsi que pas mal de légumineuses donnent des signes d’inquiétude que la tension apparue sur la semoule et l’huile de table dans certaines régions du pays a tendance à aggraver. L’exécutif s’attèle à faire fléchir la mercuriale durant le mois sacré, mais en attendant que le dispositif soit effectivement opérationnel, force est de constater que le marché est pris d’une soudaine fièvre, sans que l’on enregistre un afflux important de consommateurs. Ce n’est donc pas l’augmentation de la demande qui pousse les prix à la hausse, mais une réelle désorganisation des circuits de distribution.
Cette flambée traditionnelle et très prévisible des prix des denrées alimentaires est l’un des défis majeurs de l’équipe gouvernementale qui doit faire la preuve de son efficacité à chaque mois sacré.
Pour cause, l’exécutif est dans une logique d’augmentation de la production et d’une meilleure gestion de la distribution du produit depuis l’éclatement de la première crise au tout début de la pandémie de la Covid-19 et du Ramadhan 2020.
Sur le premier volet, l’Etat a mis une enveloppe considérable pour le soutien aux éleveurs, avec l’espoir de voir les viandes rouges au rendez-vous du Ramadhan avec des prix abordables. Dans le second volet, le ministère de l’Agriculture a tenté de faire fonctionner un grand complexe d’abattage inactif depuis son inauguration, en 2017. La principale mission de ces interventions en amont et en aval de la production de viandes rouges est d’organiser la filière, ce qui devrait avoir un effet direct sur les prix à la consommation. La même logique est également suivie pour ce qui concerne les fruits et légumes avec les marchés de gros et très récemment, les marchés de proximité dédiés spécifiquement au Ramadhan.
A un jet de pierre du Ramadhan 2022, force est de constater que le dispositif n’est pas totalement opérationnel. Le commerce parallèle trône et le consommateur risque, encore une fois, d’être saigné à blanc. Pourtant, les ministres de l’Agriculture et du Commerce disent tout tenter pour «adoucir» un marché qui a décidé de ne laisser aucun répit aux Algériens.
Des déclarations à répétitions, des menaces à l’encontre des spéculateurs, des annonces à propos « d’initiatives fortes » que prendraient les pouvoirs publics pour agir sur l’inflation qui touche les produits largement consommés pendant le Ramadhan, stockage de légumes et viandes rouges et blanches et autres démarches tendant à mettre en avant la présence de l’Etat aux côtés du citoyens, n’y ont rien fait. Les actions des deux ministres n’ont pas pu, à ce jour, empêcher la hausse du prix des viandes rouges et blanches, ni éviter une tension sur la semoule et l’huile de table et encore moins stabiliser le prix de la pomme de terre qui se négocie au-delà des 120 Da le kilogramme. C’est dire que les légumes ne seront pas en reste dans cette course à l’inflation qui fait réellement peur au citoyen moyen. Ce dernier ne sait véritablement pas comment négocier un mois aussi difficile.
Cela étant, il est entendu que les insuffisances constatées chaque année sont principalement le fait du département du Commerce, chargé de réguler le commerce. Enfin, il ne serait pas correct de jeter la pierre au seul actuel ministre du Commerce.
Yahia Bourit