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Situation de déliquescence extrême à Aïn El Turck:
La population en colère revendique le rétablissement de l’AEP

Comme pour narguer la sordide et longue coupure de l’AEP, qui a battu son propre record de longévité et ce, en dépassant allégrement le cap des 30 jours en fin de semaine dernière, une petite pluie a rafraîchi, un tant soit peu, l’atmosphère dans la principale municipalité de la contrée d’Aïn El Turck.

Certains habitants n’ont pas laissé passer l’aubaine et en ont profité, en exposant des bassines et autres récipients pour récolter l’eau de pluie. « C’est pour le ménage et notre hygiène de vie. Nous avons déjà chacun de nous été dans l’obligation de débourser à plusieurs reprises 1 000 dinars aux colporteurs d’eaux pour remplir nos citernes depuis que perdure cette longue coupure», ont fait remarquer nos interlocuteurs avec un mélange de sidération et de colère. Notons qu’à l’heure où nous mettons sous presse, la pathologique coupure d’AEP perdure encore. Toujours est-il que, selon les témoignages glanés dans certaines zones à forte concentration de la population et le constat établi sur le terrain dans ladite municipalité, l’exaspération a atteint son summum chez les habitants, suite à cette coupure d’eau, qui s’est subitement manifestée depuis plus d’un mois auparavant. La contrariété mine grandement le moral des habitants des zones touchées de plein fouet par cette baroque et longue coupure d’AEP. « Ce n’est pas la première fois ni la dernière vraisemblablement. C’est un exécrable leitmotiv dont nous sommes durement confrontés dans notre lieu de résidence toute l’année. Cela fait plus d’un mois que le précieux liquide n’a pas coulé des robinets et ce, avec toutes les répercussions grandement néfastes, notamment en ces temps de pandémie du Covid-19. Et dire que, suprême ironie, une campagne nationale de lutte contre l’épidémie du coronavirus a été lancée, en fin de semaine, à Oran par l’Observatoire national de la société civile pour lutter contre la recrudescence des cas de coronavirus et ce, en invitant la société civile à la lutte contre la propagation de l’épidémie. Nous répondons que le mal est ailleurs. La balle n’est pas dans notre camp ! Nous nous considérons comme étant des victimes de l’indolence, du farniente et du dénuement intellectuel face à cette crise d’eau, qui charrie toutes sortes de maladies » ont tancé nos interlocuteurs sur un ton sarcastique. Notons dans ce sordide contexte que l’entreprise chargée de l’AEP à invoqué, plus de vingt jours auparavant, par le biais d’un communiqué, un énième dommage sur une canalisation au niveau de la daïra de Boutlélis. Signalons aussi que sur la place du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, les discussions gravitent essentiellement autour de cette flagrante et vivement décriée coupure de l’AEP et la situation de pourrissement, au sens concret du terme, dont elle a accouché. Un double et morbide calvaire pour la population et ce, avec le putride éventail de conséquences majoré avec la crise sanitaire. « En ces temps de pandémie, il est impératif de se prémunir et d’obéir rigoureusement aux règles décrétées par les autorités sanitaires, qui se résument entre autres, se laver les mains, les pieds, se couper les ongles, se brosser les dents et pourquoi pas se parfumer, ne serait-ce que pour se désinfecter. Oui mais pour faire tout ça, il faudrait incontestablement de l’eau » ont bougonné en substance, avec un sérieux déconcertant, inexpugnable et inhabituel, des riverains de la localité de Paradis Plage.
Rachid Boutlélis

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