Oran Aujourd'hui

La problématique de l’eau potable dans les robinets oranais

La station de dessalement d’eau de mer en cours d’achèvement à Cap blanc est déjà installée dans l’opinion oranaise comme l’ultime solution devant régler «définitivement» le problème crucial des pénuries et des coupures d’eau intempestives dans les robinets. Un problème qui dure depuis des lustres et qui avait connu au début des années 2000 une certaine accalmie après la mise en service du fameux projet MAO et de l’usine de dessalement.

On sait malheureusement que ni cette nouvelle adduction au barrage de Gargar ni les livraisons de l’usine de dessalement de Bethioua n’allaient permettre, à moyen terme, d’assurer une disponibilité durable en eau potable. La station de dessalement allait vite connaître les effets désastreux d’une gestion aléatoire de la fonction maintenance, réduisant à près de 50% sa capacité optimale de production annoncée à 500 000 m3/J alors qu’elle n’a jamais dépassé les 300 000 m3/j. Sans compter les pannes et les arrêts fréquents et répétés liés notamment à des défaillances techniques des équipements de filtrage.

Fatalement, avec la forte croissance démographique et urbaine enregistrée ces dernières années à Oran, les déficits allaient se creuser et les besoins augmenter, imposant aux gestionnaires concernés le recours au rationnement de l’eau potable livrée dans les robinets. Après l’eau saumâtre du siècle dernier, les oranais parmi les plus âgés allaient vivre de nouvelles nuits de galère pour le stockage de l’eau dans les jerricans, les bidons et les baignoires. Une situation que l’on croyait rangée dans les mauvais souvenirs du passé, mais qui revient s’installer dans les désagréments et vicissitudes du quotidien d’une majorité de citoyens oranais.

En matière d’approvisionnement et de distribution d’eau potable, Oran et sa région ont toujours été pénalisés par la fatalité des échecs, des retards et des renoncements enregistrés en matière d’initiatives et de projets annoncés. Il est vrai que la principale difficulté reste liée aux conditions climatiques entraînant un manque de précipitations et une baisse critique du niveau d’eau dans les barrages. Mais le bon fonctionnement des stations de dessalement, et la maintenance des installations et des réseaux de distribution ne dépendent nullement de la météo.

Évoquant récemment ce grand défi de l’approvisionnement en eau potable, le wali d’Oran avait pointé du doigt les programmes de distribution et suggéré des «solutions alternatives» comme l’utilisation de camions-citernes pour répondre aux besoins des populations touchées par de longues pénuries d’eau dans les robinets. Le wali avait également souligné que «le règlement définitif de ce problème de pénurie d’eau potable à Oran passera par la réception du projet de station de dessalement d’eau de mer au Cap Blanc».

Un projet qui selon les annonces officielles, devrait être livré avant la fin de l’année en cours. Mais peut-on vraiment croire que cette nouvelle station de dessalement d’eau de mer implantée à Cap Blanc dans la commune d’Aïn El Kerma, va vraiment résoudre définitivement, comme on le prétend, le problématique de l’eau potable dans les robinets oranais? Inchaallah, disent les mauvaises langues locales plongées dans un pessimisme chronique nourri par des décennies de laxisme, d’échecs et de tâtonnements.

Par S.Benali

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