EDITO

La tragédie continue

17 morts en une nuit à cause du gaz. Le bilan est terrifiant. Jamais de mémoire de pompier, il n’eut une telle catastrophe en un temps aussi court. 17 morts en une nuit, ce n’est pas un bilan ou des chiffres qu’on ajoute aux autres chiffres et aux autres bilans, pour ensuite tourner la page et classer cette triste catastrophe dans la rubrique des faits divers.
Le père 60 ans, la mère 55 ans, le fils 33 ans et les filles 15, 20 et 23 ans ont été trouvés morts dans la nuit de lundi à mardi, par les éléments de la protection civile, au deuxième étage de leur maison à mechta Boudjelikh, commune d’Ain Oulmene dans la wilaya de Sétif. Cause de la mort : les émanations de gaz brûlés par l’appareil de chauffage installé à l’intérieur de la pièce.
À Boussaada, wilaya de M’sila, neuf personnes âgées entre 4 et 50 ans sont mortes dans cette même nuit de lundi à mardi, suite à l’inhalation du monoxyde de carbone.
Deux familles ont été ainsi décimées la même nuit par le tueur silencieux. Les mêmes causes qui ont mis fin aux trajectoires de 15 personnes qui n’ont pas vu le soleil de ce mardi 10 janvier 2023 se lever. Deux autres personnes sont aussi décédées au même moment à cause d’une fuite de gaz à Mostaganem. Des vies qui se sont brusquement arrêtées. Des vies et des destins, et non des chiffres à ajouter aux autres chiffres.
Non, on ne peut invoquer la sempiternelle fatalité. On ne peut rester impassible devant de tels drames. Cette fatalité, cette impuissance doit cesser. Il faut prendre des mesures à même d’éradiquer où tout au moins de diminuer ce phénomène.
Il s’agit de vérifier systématiquement les installations de gaz dans les foyers algériens. Et s’il faut pour celà créer un service totalement dédié à cela, alors il faut le faire urgemment et dans chaque wilaya et commune du pays. Il faut aussi multiplier les brigades de contrôle des appareils vendus dans chaque magasin.
Et il y’a sûrement d’autres pistes et d’autres mécanismes à mettre en place, et que les spécialistes connaissent mieux que nous pour arrêter cette tragédie qui endeuille chaque année des centaines de familles algériennes.
Les pouvoirs publics, la société civile, les associations, et d’autres encore doivent prendre le taureau par les cornes et s’investir davantage pour que plus jamais ce genre d’horreur ne se répète. Car qu’on le veuille ou non, personne n’est à l’abri de tels drames. Il est vraiment venu le temps de l’action. Nous ne pouvons continuer à pleurer nos morts et à invoquer la fatalité.
Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page