EDITO

L’Aid de la paix et de la solidarité

Il y a des jours particuliers dans la vie d’un être humain, d’une société, voire de toute une communauté transnationale. Des jours où l’être humain se détourne un peu de sa quotidienneté pour réclamer sa part de bonheur, de solidarité et de vie tout simplement. Des communautés entières connaissent des accidents de vie, des écorchures du destin et vont les uns vers les autres, particulièrement satisfaits de partager des moments privilégiés et souligner qu’au delà de tous les conflits, de classe d’idéologie ou encore de voisinage, il est très important de faire des haltes, de savourer des instants magiques que seule une religion peut procurer à toute collectivité humaine. Les musulmans du monde, parmi eux les Algériens, retrouvent chaque année leur grande joie, à l’issue d’un mois de jeûne, de spiritualité, de solidarité et de soirée particulièrement festives. Un sentiment de grande reconnaissance, qui existe depuis plus de quatorze siècles. Durant tout ce temps, l’Aid El Fitr n’a rien perdu de son intensité spirituelle et émotionnelle.

En ces instants privilégiés qui font des enfants des princes de leurs sociétés, histoire d’imprimer dans leurs mémoires le véritable sens de l’Islam, l’on est en droit de penser que rien ne saura dégrader l’image de cette fête religieuse, festive et qui ressoude les liens familiaux. D’ailleurs, les deux jours que dure la première grande fête des musulmans de part le monde, rappellent aux uns et aux autres leurs devoirs sociétaux et les mettent en situation d’apprécier leur environnement humain. Même si ce sentiment s’estompe un peu au fil des jours, il est certain qu’il ne disparaîtra jamais, puisqu’il revient deux fois par an, à l’occasion de l’Aid El Fitr et l’Aid El Adha.

La fête que les Algériens ont célébré ces deux derniers jours, en l’occurrence celle d’El Fitr, rappelle que les êtres humains que nous sommes ont un besoin renouvelé de solidarité, d’entraide et de cohésion sociale. C’est la leçon de cette fête qui intervient à l’issue d’une belle expérience de privation volontaire, associé à un élan de solidarité collectif. Les Algériens apprécient au plus haut point ces moments d’intenses convivialités, notamment en cette période de paix et de sérénité pour le pays. Ils en avaient encore plus besoin, lorsque la nation était en proie une crise profonde, durant la folle décennie meurtrière des année 90. Un temps aujourd’hui révolu, mais qui demeure dans le conscient collectif. Tant d’Aid El Fitr endeuillés. Mais la vie gagne toujours et les martyrs abreuvent ce désir de vie que les Algériens expriment à chaque fête religieuse et nationale. L’Aid que nous avons célébré n’est ni le premier, ni le dernier. D’autres événements heureux sont encore devant nous. Et c’est tant mieux !

Par Nabil.G

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