Il n’y aura ni miracle, ni sursaut d’orgueil

En neuf jours, c’est à dire depuis le 6 mai à ce jour, 450.000 Palestiniens ont été déplacés de force de Rafah par l’armée sioniste, selon l’Office de secours et de travaux des Nations unies (Unrwa). L’ organisation onusienne rapporte que les Palestiniens font face à l’épuisement, à la faim et à la peur dans une ville où les rues sont vides, alors que des centaines de familles continuent de fuir à la recherche d’un endroit sûr, qu’elles ne retrouveront malheureusement jamais, face à l’acharnement des sionistes qui mènent une odieuse opération génocidaire qui a déjà fait 35.200 morts et plus de 70.000 blessés depuis le 7 octobre dernier.
Et c’est dans cette situation apocalyptique à laquelle fait face le peuple palestinien que doit s’ouvrir demain jeudi dans la capitale du Bahreïn, Manama, le sommet de la ligue arabe. Un 33ème sommet arabe ordinaire qui devrait se pencher particulièrement sur le dossier palestinien et les souffrances auxquelles font face les habitants de Ghaza depuis plus de sept mois.
Les Arabes ont là une occasion inespérée de recouvrir un peu de leur dignité perdue depuis les tristement célèbres Accords d’Abraham. Des accords du diable qui ont totalement ignoré les droits des Palestiniens et consolidé les visées colonialistes et hégémoniques de l’entité sioniste, et qui explique en grande partie ce qui se passe comme crimes aujourd’hui à Ghaza et en Cisjordanie.
Bien sûr, les pays arabes normalisateurs freineront de tous leurs fers toute initiative anti-israélienne et refuseront à coup sûr à toute rupture de relations avec l’entité sioniste. Il ne faut pas s’attendre à un miracle de ce côté là, tellement la soumission est allée trop loin. Autrement dit aucune pression, de quelque nature qu’elle soit, ne sera exercée sur le bourreau Netanyahou. Dans le meilleur des cas on aura la même rengaine des communiqués insipides qui se contenteront de condamner du bout des lèvres Israël et affiché un hypocrite soutien à la cause palestinienne, sans rien entreprendre de concret pour que cesse le génocide en cours et à venir à Ghaza.
Et comment peut-on s’attendre à autre chose quand cette famille arabe est minée par des renégats qui servent la feuille de route destructrice des sionistes, à l’image du régime du Makhzen qui a permis l’installation d’usines militaires sionistes sur son sol pour fabriquer des drones militaires, ou de celui des Emirats Arabes qui se charge de déstabiliser les pays arabes à l’image du Soudan, de la Syrie ou de la Libye.
Les pétrodollars promettront sûrement de participer à la construction de Ghaza, mais en attendant ils assisteront à son anéantissement total en continuant d’épargner leur nouveau allié et bourreau de leurs frères palestiniens. Le miracle et le dernier sursaut d’orgueil d’une nation arabe minée par les divisions n’aura pas lieu, c’est sûr, à Manama.
Par Abdelmadjid Blidi