L’avenir de la disponibilité de l’eau potable dans la région oranaise
La Société des eaux et d’assainissement d’Oran, SEOR, a annoncé en début de semaine que les localités de Boutlelis, Ain El Türck et toute la partie ouest de la ville d’Oran allaient connaître de sérieuses perturbations en eau potable. Des coupures d’eau dans les robinets que l’on explique cette fois par l’arrêt total de la station de dessalement d’eau de mer d’El Hilal suite à des «incidents techniques causées par les intempéries». Cette panne dans la distribution de l’eau à l’ouest de la ville survient quelques jours après celle enregistrée à l’est d’Oran, dans plusieurs communes et quartiers. Il s’agissait cette fois d’un incident sur une canalisation de pompage principale qui a été finalement réparée en 48 heures.
Les perturbations dans la distribution du précieux liquide, notamment dans la localité d’Aïn El Türck, sont depuis quelques semaines imputées aux conditions climatiques. Des justifications avancées par les responsables de la distribution d’eau potable qui semblent bien couvrir quelques non-dits. On se souvient que lors d’une visite effectuée récemment dans la wilaya d’Oran, le P-DG de Sonatrach, Rachid Hachichi, avait évoqué les pannes à répétition enregistrées à la station de dessalement d’El Mactaa et expliqué que le groupe Sonatrach allait mettre tous les moyens humains et matériels pour assurer l’assistance technique «visant à régler les problèmes de maintenance existant au niveau de la station».
Le responsable avait également confirmé que cette usine de dessalement « fonctionne, depuis sa mise en service, en mode sacrificiel, sans maintenance», ce qui est «inacceptable», avait-il ajouté. Il ne faut pas être grand spécialiste pour savoir qu’une station de dessalement d’eau de mer ne peut fonctionner de manière stable et continue sans une bonne maîtrise de la fonction de maintenance considérée comme étant un objectif principal, voire vital, pour l’avenir des installations et équipements d’une station de dessalement.
On se souvient, au début des années 2000, des discours officiels annonçant l’éradication des pénuries et des coupures d’eau potable dans les robinets oranais grâce au lancement du grand projet d’adduction du barrage de Gargar par le couloir MAO, Mostaganem-Arzew-Oran, ainsi que la construction de la station de dessalement de Bethioua que l’on disait la plus grande d’Afrique avec une production journalière annoncée de 500 000 m3/j. Deux décennies plus tard, la sécheresse, conjuguée à la démographie, à l’accroissement des besoins et aux multiples carences en matière d’entretien et de maintenance des installations ont conduit au retour des déficits d’eau potable disponible et des grands désagréments des populations impactées dans plusieurs collectivités locales.
Et c’est désormais la réalisation de la Station de dessalement de Cap Blanc qui est brandi comme le nouveau projet stratégique en mesure de sécuriser l’alimentation en eau potable dans la wilaya d’Oran et même, affirment des responsables, de renforcer les ressources hydriques dans d’autres wilayas de l’Ouest. Inchaallah se contentent de dire les mauvaises langues locales plutôt perplexes et inquiets de l’avenir de la disponibilité de l’eau potable dans la région oranaise.
Par S.Benali