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Le 9ème Forum de coopération Sino-Africain s’ouvre aujourd’hui à Pékin : l’Afrique au cœur des nouvelles routes de la soie

Sous le thème «Bâtir un avenir commun pour l’Afrique et la Chine», la capitale chinoise, Pékin, accueille à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 6 septembre, le 9ème Forum sur la coopération sino-africaine. Ce Forum sur la coopération sino-africaine est un forum de discussion et d’échanges pour une plus grande coopération économique entre la Chine et l’Afrique. Des chefs d’Etats et de gouvernements du continent foulent progressivement le sol du pays de l’Empire du Milieu pour discuter des différents mécanismes de coopération entre la Chine et le continent africain. Ce forum est ainsi une occasion de présenter les réalisations de la coopération entre la Chine et les pays africains.

L’Afrique est au cœur des «Nouvelles routes de la soie». Cette initiative lancée par Pékin en 2000 vise à développer la connectivité commerciale de la Chine avec le reste du monde et à sécuriser ses approvisionnements. Chemin de fer au Kenya, exploitation minière en Tanzanie ou encore centrales hydroélectriques en République démocratique du Congo : une multitude de projets et des milliards de dollars de prêts et d’investissements ont vu le jour en Afrique. Les analystes s’attendent durant cette rencontre sino-africaine à ce que les dirigeants africains courtisent la Chine pour obtenir davantage d’investissements mais aussi des «prêts plus favorables».

Coopération Alger-Pékin : la Chine est un partenaire majeur de l’Algérie

Chargé par le président de la République, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger,M. Ahmed Attaf, prend part, aux travaux de la 9e édition du forum sino-africain. Selon un communiqué du MAE, ce sommet évaluera les «progrès» réalisés dans la concrétisation des différents programmes de coopération et de partenariat entre les pays africains et la Chine dans divers domaines économiques, politiques et socioculturels et définira de «nouveaux» objectifs pour ces relations de coopération et de partenariat selon une approche répondant aux besoins et aspirations des deux parties. L’Algérie prend part à ce sommet, en sa qualité de solide partenaire africain de la Chine. Créé en 2000, le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) a lieu chaque trois ans, cette 9e édition intervient encore une fois dans un contexte difficile que vit le continent africain, affecté qu’il est par le poids de l’endettement et l’instabilité économique, aggravés par la crise sanitaire de la Covid-19. Premier partenaire commercial de l’Afrique, la Chine accorde à cette dernière un intérêt accru et multiplie, de ce fait, investissements, prêts bancaires et autres formes d’assistance pour financer de nombreuses infrastructures destinées à booster la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes,…), l’objectif étant d’asseoir définitivement sa présence et d’accroître son influence sur le continent noir. En 2024, les échanges commerciaux ont atteint, au premier semestre, 167,8 milliards de dollars et devraient atteindre 300 milliards de dollars en 2035. Entre 2022 et 2024, une ligne de crédit de 10 milliards de dollars a été octroyée aux petites et moyennes entreprises en vue d’exporter des produits de haute qualité sur les marchés chinois. Lors du précédent sommet qui s’est déroulé en 2021 à Dakar (Sénégal), un plan d’action 2022-2024 a vu le jour et proposé un plan global de promotion et de facilitation du commerce, d’accès stratégique au marché et de valorisation des produits. La Chine s’est engagée à importer, durant cette période, pour 300 milliards de dollars de marchandises en provenance d’Afrique. Et grâce à une stratégie mûrement réfléchie, l’Empire du Milieu a élaboré la «Vision de coopération Chine-Afrique 2035» tendant à consolider son statut de grande puissance. Le document reprend les priorités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), notamment en ce qui concerne les partenariats de développement, le commerce et l’investissement, la croissance verte, le développement des ressources humaines et l’industrialisation.
La Chine est un partenaire majeur de l’Algérie, étant son premier fournisseur. Cette présence revêt différentes formes et touche plusieurs domaines de l’économie (commerce, habitat, transport, télécommunications…). Elle combine une coopération institutionnelle forte (nouvelles routes de la soie, participation d’entreprises chinoises aux projets lancés par les pouvoirs publics algériens) et des flux commerciaux caractérisés par l’importation de biens de consommation et qui empruntent les chemins discrets de la mondialisation.
Sur le plan diplomatique, les relations ont toujours été amicales. Historiquement, la Chine a été l’un des premiers soutiens de l’Algérie durant la guerre d’indépendance (1954-1962) et, en retour, l’Algérie a soutenu l’adhésion de la République populaire à l’ONU en 1971.
La neutralité discrète de la diplomatie chinoise, n’empêche pas la Chine d’afficher régulièrement son soutien à l’Algérie. Ainsi, malgré la crise de 2019, Pékin a poursuivi sa coopération, maintenu ses chantiers de construction, avec notamment l’achèvement de la Grande Mosquée d’Alger et du nouvel aéroport international, ainsi que le stade olympique d’Oran. La Chine a été parmi les premiers pays à féliciter le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, et à dénoncer les ingérences occidentales dans les affaires intérieures algériennes.
Durant la pandémie de Covid-19, une aide a été mise en place par la Chine, avec l’envoi d’un avion-cargo et d’une équipe médicale financé par le géant du BTP chinois, la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Ces différentes initiatives permettent à la République populaire de s’affirmer comme un partenaire sûr de l’Algérie. Au-delà, la ­coopération sino-algérienne est essentiellement commerciale. En un peu plus de quinze ans, les entreprises chinoises installées en Algérie vont connaître un essor important et consolider leur position dans des secteurs où elles s’imposeront comme les plus concurrentielles. Quelque 1200 sociétés étaient enregistrées en 2020. Si cette évolution suit celle des autres grands pays intervenant en Algérie comme la France ou la Turquie, c’est surtout la spécialisation de ces entreprises dans certains secteurs d’activité qui est remarquable, à savoir les travaux de construction et d’infrastructures, les télécommunications et l’hydraulique.

Au début des années 2000, l’Algérie lance des programmes de développement de l’habitat et des infrastructures de base. Dans le seul domaine de l’habitat, secteur particulièrement en crise dans un pays à forte urbanisation et où la poussée démographique est importante, ce sont 3 millions de logements qui ont été programmés et financés par les pouvoirs publics entre 2000 et 2018. Pour répondre à ces besoins énormes, la Chine s’impose comme l’un des principaux partenaires grâce à des coûts compétitifs et aux temps de réalisation rapides proposés par ses entreprises. De fait, les grands groupes chinois décrochent d’importants contrats, surtout dans le secteur du logement, et remportent de nombreux autres projets d’infrastructures, comme une partie de l’autoroute est-ouest (tronçon de 600 kilomètres), le nouvel aéroport international et la Grande Mosquée d’Alger, le stade olympique d’Oran, le ministère des Affaires étrangères, de grands hôtels cinq étoiles, des centres commerciaux, l’extension du réseau ferroviaire, la construction de 750 kilomètres d’un aqueduc reliant In Salah à Tamanrasset, …etc. Les entreprises chinoises sont omniprésentes. Mais ce sont surtout quelques grands groupes qui obtiennent l’essentiel des marchés ; la CSCEC et la China Civil Engineering and Construction Corporation (CCECC) sont les plus emblématiques.
La République populaire de Chine s’est montrée disposée à se lancer dans des projets d’investissement stratégiques de grande envergure en Algérie, dont le projet de voie ferrée Gara Djebilet-Béchar et le projet de voie ferrée pour le transport de phosphate. C’est le fruit des entretiens du président chinois, Xi Jinping, avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en juin 2023, des entretiens ayant porté sur nombre de questions d’intérêt commun, dont des dossiers économiques stratégiques. A l’occasion de cette rencontre, rappelle-t-on, le président chinois a affiché l’intérêt de son pays pour le projet d’extension du port d’Annaba, soulignant également la volonté de la Chine d’implanter l’une des plus grandes usines de batteries au lithium en Algérie. Lors de ces entretiens, les deux parties sont convenues de l’ouverture du marché chinois aux produits algériens et du renforcement de la coopération en matière de défense entre les deux pays.
Par ailleurs, le président chinois a réitéré le soutien absolu de son pays à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait reçu à Pékin, un accueil solonnel et chaleureux de la part de son homologue chinois. La cérémonie d’accueil, qui s’est déroulée au Grand Palais du peuple conformément aux traditions chinoises ancestrales, reflète la profondeur des relations historiques ancrées entre les deux pays et le respect dont jouit le président de la République auprès des chefs d’Etat. La rencontre était l’occasion ainsi de signature de 19 documents entre accords de coopération et mémorandums d’entente concernant plusieurs secteurs et domaines de coopération commune entre les deux pays. Il est important de signaler que cette visite s’inscrivait dans le cadre de la consolidation des relations solides et enracinées entre les deux pays et visait à renforcer la coopération économique bilatérale. Pour rappel, lors de cette visite, le Président Tebboune était accompagné d’une délégation ministérielle importante, composée des ministres des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, des Finances, de l’Energie et des Mines, de la Poste et des Télécommunications, de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, du Commerce et de la Promotion des exportations, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, des Travaux publics et des Infrastructures de base, et de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises.
Il reste à savoir que ce 9e forum doit s’accompagner d’une série de contrats signés entre la Chine et ses partenaires africains. Il s’agit du plus grand et plus important organisé en Chine depuis la pandémie du covid-19. Depuis le dernier forum organisé, le monde a beaucoup changé avec notamment la pandémie, les tensions géopolitiques et les difficultés économiques du continent noir.
Hiba.B


Visite du «Quotidien du peuple» en Algérie

Constat des projets réalisés par la Chine en Algérie

Fondé en 1948, le « Quotidien du Peuple» est un journal gouvernemental distribué à environ 3,5 millions d’exemplaires par jour, ce qui en fait le plus grand journal imprimé en Chine. En plus du chinois, le journal est disponible en anglais, japonais, français, espagnol, russe et arabe. En 2012, l’UNESCO l’a classé parmi les dix plus grands journaux du monde.

Dans le cadre du préparatif de ce forum, une équipe composée des journalistes du journal « Le Quotidien du Peuple », en tant qu’organe de presse principal en Chine, s’est rendue en Algérie afin de réaliser une série de reportages sur les grands projets réalisés par des entreprises chinoises à savoir l’autoroute est-ouest, la grande mosquée d’Alger et autres. L’équipe journalistique a fait aussi une halte à Oran, où elle s’est rendue au stade Miloud-Hadefi, en tant que seul centre sportif polyvalent en Algérie qui soit conforme aux normes olympiques. Il représente l’une des réalisations remarquables dans le domaine sportif entre la Chine et l’Algérie. Ce projet a été réalisé par l’entreprise chinoise MCC. «Nous sommes venus en Algérie afin de constater les projets réalisés dans le cadre de la coopération sino-africaine, et faire des reportages écrits et vidéo, pour parler de la profondeur des relations historiques et des positions stratégiques entre la République d’Algérie et la République populaire de Chine », a déclaré un journaliste du “Quotidien du Peuple” et un autre de rappeler « les positions historiques de la Chine en soutien à la guerre de Libération nationale et durant les premières années de l’indépendance de l’Algérie », un troisième journaliste a évoqué la profondeur des relations économiques entre les deux pays et la présence des entreprises chinoises dans de nombreux projets stratégiques lancés par l’Algérie, en particulier au cours des dernières années, ce qui reflète le lien solide entre les deux pays » a-t-conclu. Les journalistes chinois ont mis l’accent sur les positions communes entre Pékin et Alger sur les grandes questions internationales, soulignant les excellents résultats de la visite du Président Abdelmadjid Tebboune en Chine l’année dernière et sa rencontre avec son homologue chinois, Xi Jinping à Pékin.


 

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