Le challenge du Ramadhan
À l’approche du mois sacré du Ramadhan, les Algériens constatent une certaine stabilité prix. Ce qui n’est pas pour les attrister, sachant qu’habituellement les deux semaines qui précèdent le mois sacré, le stress se fait quotidien dans les marchés du pays. Est-ce à dire que tout est définitivement rentré dans l’ordre et que les citoyens n’auront plus à craindre des Ramadhan financièrement pénibles ? La réponse à cette question n’est pas si évidente. La raison en est que si les maquignons n’exercent pas leur emprise sur le marché, c’est qu’un sérieux travail a été effectué en amont. Et ce travail-là est nécessaire et systématique pour empêcher la « bête » de reprendre vie. Faut-il souligner à ce propos que durant des décennies le prix du mouton n’a jamais connu de baisse, jusqu’à ces deux dernières années où l’on constate une stabilité des prix de l’ovin à l’approche du mois sacré.
Les efforts du gouvernement pour réguler le marché en important des ovins, a visiblement payé. Et ce n’est pas seulement l’importation qui a joué dans cette décrue de l’inflation à quelques jours du Ramadhan. Il y a aussi les contrôles renforcés et une attitude responsable des agents de l’Etat. C’est ce qui manquait auparavant. Et cette responsabilité s’obtient à force d’obliger les agents à faire leur travail. En un mot comme en mille, il n’y a pas de miracle. Chaque action produit des effets et lorsque l’acte est positif, les conséquences suivent. On l’a constaté l’année dernière et on le voit cette année. Mais au risque de se répéter, cet état de fait est fragile. Et pour cause, bien que les mesures mises en place aient permis d’obtenir une certaine régulation, il est essentiel de maintenir un suivi régulier des pratiques commerciales et des prix afin d’éviter des abus. La transparence doit devenir la norme et non l’exception. Les consommateurs, quant à eux, doivent également jouer un rôle actif en s’informant et en s’organisant pour faire face aux éventuelles hausses soudaines des prix.
Le Ramadhan de cette année promet, à bien voir l’évolution du marché, de se dérouler sous de meilleurs auspices sur le plan des prix. Il est cependant crucial de garder à l’esprit que cette situation est le fruit d’efforts collectifs, mais aussi d’une vigilance constante. La route vers une stabilité durable est encore semée d’embûches, et seule une approche proactive et collaborative permettra de construire un avenir où le stress lié aux hausses de prix ne sera plus qu’un lointain souvenir. Les Algériens méritent de célébrer ces moments sacrés en toute sérénité, et cela nécessite non seulement des actions ponctuelles, mais une volonté d’engagement à long terme de la part de tous les acteurs impliqués.
Par Nabil.G