EDITO

Quand les puissants se disputent l’Afrique

L’Afrique est au centre des intérêts des puissants de ce monde. En effet, la Chine, la Russie et maintenant les États-Unis avancent leurs pions de manière claire et soutenue sur les terres africaines, se lançant ainsi dans une guerre à fleurets mouchetés pour se placer chacun comme premier partenaire de ce continent, qui à terme, sera le plus peuplé au monde et constituera le marché le plus important dans les toutes prochaines années.

Les opérations de séduction se multiplient et les trois géants offrent ce qu’ils croient le mieux pour s’implanter durablement dans la région.

Dans cette perspective, Washington qui se sait distancé par Moscou et surtout Pékin, veut rattraper son retard. Et c’est en ce sens que Joe Biden a invité les leaders africains au sommet États-Unis- Afrique qui s’est ouvert hier dans la capitale américaine. Et comme pour annoncer sa bonne foi, et démontrer son sérieux, Washington a annoncé la veille de l’ouverture de ce sommet que les États-Unis vont consacrer « 55 milliards de dollars à l’Afrique dans un grand nombre de secteurs ». Ces fonds , selon Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain, seraient en particulier consacrés, sur trois ans, à la santé et à la réponse au changement climatique. Et les Américains ne cachent pas cette guerre d’influence qui les oppose aux Chinois et aux Russes. C’est, en tout les cas, ce qu’a laissé entendre le même responsable, qui sans citer nommément les deux concurrents, a déclaré « si vous comparez ce que les États-Unis promettent pendant les trois prochaines années avec ce que d’autres pays promettent, je pense que la comparaison nous est très favorable ».

L’offensive américaine en Afrique est donc clairement assumée par l’administration Biden qui veut manifestement contrecarrer l’influence sino-russe en Afrique, et qui surtout tient à combler son retard et ne plus se laisser encore distancer dans un continent qui représente l’avenir de l’humanité.

Ainsi la guerre autour de l’Afrique est rude, et si ces trois pays mettent toutes leurs forces dans ce bras de fer stratégique et économique, il ressort clairement que ce nouveau redéploiement a fait des perdants. Ainsi les anciennes puissances coloniales, notamment la France, qui a régné pendant de très longues décennies, en seul maître sur le continent, se voit débordée de toutes parts et est clairement en train de perdre l’Afrique, assistant quasi impuissante à une offensive où elle n’a plus les moyens d’y faire face.

Par Abdelmadjid Blidi

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