Les récentes instructions du président de la République qui concernent l’impératif d’accélérer le processus d’ouverture du capital des banques publiques ont été saluées par plusieurs experts économiques.
Le chef de l’Etat, qui a présidé dimanche dernier une réunion du Conseil des ministres, a ordonné d’accélérer le processus d’ouverture du capital des banques publiques suivant une méthode scientifique et savamment étudiée qui encourage le changement de l’ancien mode de gouvernance, reposant actuellement sur l’administration au lieu de l’efficience économique. Cette instruction a été également saluée hier par le Directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, estimant qu’il s’agit d’une «une annonce très importante et rassurante pour le marché boursier».
Intervenant sur la chaîne III de la Radio nationale, il a souligné d’emblée que l’instruction du chef de l’Etat « est extrêmement importante pour l’ensemble du marché de la place », affirmant que « l’accélération du processus de l’ouverture du capital devient nécessaire permettant d’améliorer la gouvernance des banques ». M. Benmouhoub a mis en avant l’apport de l’ouverture du capital des banques publiques pour l’organisme qu’il dirige dans le cas où elle s’effectue via la Bourse. « Si cette opération se déroule à travers la Bourse, ça sera un excellent coup de starter pour le marché boursier et cela ouvre la voie aux autres établissements financiers publics et privés pour venir se coter à la Bourse d’Alger », a-t-il soutenu.
Dans le même cadre, il a affirmé que l’ouverture du capital des banques apportera une dynamique à la place financière, rappelant que la dernière importante introduction en bourse remonte à l’année 2016. « Il est nécessaire de renouveler régulièrement ces introductions en Bourse pas seulement pour dynamiser la place mais il faut aussi atteindre les objectifs d’inclusion financière et de capter les liquidités qui circulent en dehors du marché pour qu’elles participent de manière effective au financement de l’économie », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Benmouhoub a estimé que l’application de ces mesures nécessite le recours à la digitalisation qui devient un élément indispensable dans l’ensemble des réformes notamment dans le secteur financier. Il a rappelé que certaines mesures ont été mises en place par les autorités pour inciter les introductions en bourse dont la réduction des impôts. « Une société qui ouvre aujourd’hui son capital en bourse va bénéficier d’une réduction de l’Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) à hauteur du taux d’ouverture sur une période de cinq ans, ce qui est extraordinaire », a-t-il déclaré.
Il a expliqué aussi que tous les revenus issus de la Bourse, que ce soient des dividendes ou des intérêts sur obligations ou encore des plus-values de cession de titres, sont totalement exonérés, affirmant qu’il s’agit des avantages « qu’on ne trouve pratiquement pas sur les bourses à travers le monde ».
Pour le même responsable, « tous ces éléments militent pour une dynamisation de la Bourse et d’une entrée en force des entreprises », rappelant « qu’un marché a été ouvert en 2012 pour les PME dont l’Algérie dispose d’un tissu estimé entre 600 000 et 700 000 ». Il a affirmé dans ce cadre qu’une « partie de ces PME pourrait être éligible à une cotation en Bourse », soulignant que l’opération d’ouverture de capital peut prendre entre trois et cinq mois.
Mohand S