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Le festival du rai «partagé» entre Bel Abbes et Oran : cherchez l’erreur…

Après une longue éclipse, Cheb Mami, l’un des chanteurs de raï les plus populaires, s’apprête à faire un retour sur la scène oranaise cette fin de semaine lors d’un concert annoncé comme événement artistique majeur de cet été 2025. Une soirée déjà qualifiée de «mémorable», par certains médias. Simple hasard de calendrier ou dates bien programmées, ce retour de la star du raï, Cheb Mami, sur la scène du centre des conventions du méridien d’Oran aura lieu la même soirée de clôture de la 14e édition du Festival culturel de la chanson Raï reporté du 19 au 22 août au théâtre «Hasni Chekroun» du Bd Front de mer à Oran.
Un festival entamé dans une première phase à Sidi Bel Abbes et «prolongé» par une deuxième phase à Oran selon l’annonce du commissaire du festival.
Mais les mauvaises langues oranaises pointent du doigt le fait que cet événement artistique, transféré et organisé depuis quelque temps dans la wilaya de Sidi Bel Abbes, a été normalement annoncé et organisé du 7 au 10 août dernier à Sidi Bel-Abbes.
Malgré les «explications» avancées par le commissaire du festival, version «deuxième phase à Oran», lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la culture Zeddour Brahim d’Oran , les observateurs avisés ont estimé qu’il s’agit en réalité d’atténuer, voire d’effacer la «concurrence» installée entre les fans de la musique Rai des deux wilayas qui se disputent souvent la paternité de ce mode musical inscrit au patrimoine immobilier.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent que le premier festival du Rai, reconnu au départ tacitement par les autorités de l’époque, a été organisé il y a quarante ans, en l’été 1985, à Oran.
Née dans sa première forme traditionnelle de la chanson populaire dite bédouine dans la région oranaise, la musique rai allait rapidement se «moderniser» dès les années 1970, puis connaître une dimension internationale au début des années 1990. En 2022, le raï a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en tant que «chant populaire d’Algérie», impliquant sa célébration annuelle par un grand festival national unique et indivisible.
Face à l’incroyable engouement des jeunes pour la musique Rai, les gouvernants de l’époque ont vite fait d’instituer officiellement ce «festival national» domicilié à juste titre dans la capitale de l’Ouest algérien. A ce jour bon nombre de sociologues et observateurs avisés se demandent pourquoi le festival a été «délocalisé» vers une wilaya voisine.
Peut-être en raison du déficit enregistré à l’époque par la wilaya d’Oran en matière d’infrastructures culturelles et artistiques.
Mais aussi, malheureusement, en raison des failles et des carences de la politique locale d’animation et de gestion de l’événementiel culturel et artistique.
Les mauvaises langues oranaises se demandent pourquoi et comment un chanteur de Rai, tel que Cheb Mami, aussi célèbre soit-il, peut programmer dans la grande salle du palais des expositions son propre grand concert, le jour même de la clôture du festival national du rai. Un concert avec accès payant à 4 000, 5 000 et 10 000 Da la place, et … «tenue correcte exigée» ! Cherchez l’erreur.

Par S.Benali

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