Oran Aujourd'hui

Le recul des espaces d’animation et d’échanges culturels et universitaires

Le centre de documentation économique et sociale est une institution culturelle comprenant deux centres, le CDES Ibn Khaldoun situé à la rue Mouloud Feraoun et le CDES Sophia à la rue Larbi Ben M’hidi.
Créé en 1963 , le CDES était devenu dès les années 80 un pôle «d’émulation intellectuelle et culturelle» pour bon nombre d’étudiants, journalistes et universitaires. Avec des ressources documentaires informatisées de plusieurs milliers d’ouvrages et d’archives de journaux, le centre offrait à ses quelques 3 000 abonnés un espace indéniable de rencontres, d’échanges et de recherche pour des articles ou des travaux universitaires.
Mais voilà que l’on a appris hier par le biais de journaux que le Centre de Documentation Économique et Sociale d’Oran, s’apprête à fermer définitivement ses portes à partir du 30 juin prochain.
Une annonce reçue et commentée avec stupeur et émotion par bon nombre sur les réseaux sociaux. On sait que depuis quelques années le CDES, géré et pris en charge par le Diocèse d’Algérie a de plus en plus de mal à faire face aux charges de fonctionnement, notamment en raison de la baisse important du nombre d’adhérents et de la «défection» de ses principaux partenaires jadis mobilisés par ses fondateurs sous l’impulsion d’hommes d’église connus à Oran tels que Henri Teissier et Pierre Claverie.
Cette décision de fermeture du CDES annoncée par le directeur du centre, Bernard Janicot, juste à la veille de son départ en retraite, semble s’inscrire dans une période difficile marquée par le recul et la disparition d’anciennes institutions et organismes culturels à Oran.
Après «l’enterrement» de l’antenne oranaise de la célèbre société de géographie qui était recluse et marginalisée au sous-sol du marché Michelet, ce fut le tour du CRIDSSH, un espace culturel et universitaire emblématique de la ville d’Oran qui reste fermé pour travaux depuis des années. Le Centre de recherche et d’information documentaires en sciences sociales et humaines (CRIDSSH), pourtant sous tutelle de l’Université, avait à maintes reprises fait l’objet d’annonces et de promesses de rénovation et de modernisation de la part des anciens responsables locaux de passage à Oran.
Le CRIDSSH, situé au centre-ville, sur la rue Larbi Ben M’hidi, a été inauguré en 1979 sous la direction et l’animation du regretté Abdelkader Djeghloul (1946-2010). Le centre a été doté d’une revue (Les cahiers du CRIDSSH) et disposait également un fonds documentaire (ouvrages, thèses, actes de colloques, revues) inestimable.
Il faut hélas admettre aujourd’hui que les intellectuels et mécènes oranais qui tentent de faire revivre ces espaces de culture et de savoir sont de plus en plus rares. Comme s’ils étaient frappés eux aussi par la légendaire fatalité du renoncement et de la régression qui plane souvent sur le ciel oranais.

Par S.Benali

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