Le sens et le poids d’un Etat fort
Le président de la République a été très clair dans l’entretien qu’il a accordé, ce vendredi, à la presse nationale. Il a souligné à propos de la position de l’Etat algérien sur la question de la souveraineté et de la non-ingérence, un refus catégorique de s’immiscer dans les affaires intérieures des autres États. Il faut dire que le contexte régional est marqué par une instabilité qui dure depuis plus d’une dizaine d’années. Cela a aggravé les crises sociales, économiques et sécuritaires. Au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Libye, l’heure est à une lutte difficile à remporter. C’est en cela que le positionnement est très important. Il apporte une approche inclusive et s’interdit de décider à la place des gouvernements concernés. Tous les pays de la région savent que les intentions de l’Algérie n’ont à aucun moment été hégémoniques. La déclaration du président de la République témoigne d’une réelle volonté de jouer un rôle de médiateur et de partenaire fiable dans la région. Ce positionnement est essentiel dans un contexte où les interventions extérieures, souvent teintées d’ingérences, alimentent les conflits et compliquent la recherche de solutions pacifiques.
L’approche algérienne n’est pas seulement sécuritaire. L’objectif final consiste surtout à la préservation d’une stabilité politique acquise par le dialogue inclusive, et d’essor économique de la région, reposant sur un partenariat gagnant-gagnant- avec l’ensemble des pays frontaliers. On aura retenu que l’insistance d’Alger à éviter toute ingérence étrangère est surtout mue par la coopération nécessaire et le respect mutuel. La philosophie de l’Algérie est de rejeter les interventions extérieures qui ont souvent été à l’origine de troubles et de déstabilisations.
Ce positionnement soulève des questions quant à la manière dont l’Algérie entend jouer un rôle de médiateur ou de garant de la stabilité en Afrique du Nord et au-delà. La volonté de soutenir ses voisins sans s’ingérer dans leurs affaires internes montre une approche équilibrée, qui pourrait servir de modèle pour d’autres acteurs régionaux. Elle souligne aussi l’importance d’un dialogue africain renforcé, dans lequel chaque pays doit respecter la souveraineté des autres tout en travaillant collectivement à la résolution des crises.
En somme, la déclaration de l’Algérie est un message clair : stabilité régionale, soutien à ses partenaires et respect de leur indépendance. Cette attitude est le propre de pays respectueux de son voisinage et capable de défendre son territoire quelles qu’en soient les circonstances. Bref, seul un Etat fort et confiant dans ses capacités est à même de prétendre à ce genre de positions vis-à -vis des Etats frontaliers. Dans un monde de plus en plus marqué par les défis sécuritaires, cette posture équilibrée pourrait bien être la clé pour construire un futur pacifique pour l’ensemble de la région sahélienne et du Maghreb.
Par Nabil.G