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Le SITEV est de retour

Les professionnels du tourisme national et international ont rendez-vous aujourd’hui au Palais des expositions des Pins maritimes, à Alger. Le temps que durera le Salon international du tourisme et des voyages (SITEV), les participants voudront vendre leurs services, des destinations anciennes et nouvelles… tout cela pour séduire des dizaines de milliers de visiteurs qui à l’entame de la nouvelle année scolaire et en pleine rentrée sociale peuvent rêver aux prochaines vacances annuelles. Disons, sans préjuger des offres que feront des opérateurs locaux, les Algériens sont globalement attiré par les produits touristiques turcs. Il y a donc fort à parier que ce pays, même s’il n’est pas l’invité d’honneur du SITEV, aura sans doute la côte auprès des visiteurs. Le soft Power turc, à travers ses multitudes séries diffusées par toutes les chaînes de télévision algériennes exerce une sorte de charme sur la société. Il est clair par ailleurs, que les tarifs, l’accès facile aux territoires et une publicité offensive mettent à mal une concurrence arabe, notamment tunisienne, qui n’a pas réalisé le chiffre d’affaires escompté avec les touristes algériens.
Les Algériens qui ont du pouvoir d’achat, ont cherché dans les limites des frontières du pays. Des lieux « mythiques » à l’image de la corniche Jijilienne, Bejaâi El Kala ou Ghazaouet, ont été pris d’assaut par des millions d’estivant. Mais très vite, les vacanciers ont compris qu’ils n’en n’avaient pas pour leur argent. Mais heureusement qu’il y a le SITEV. Et pour cause, les éditions qui ont précédé les deux années de pandémie de la Covid-19, ont permis aux citoyens algériens d’apprendre qu’avec le même budget, on pouvait s’offrir des séjours de la même qualité que celle que proposaient la Tunisie ou la Turquie et peut être même plus loin encore. De fait, la « crème » des touristes algériens ont très vite saisi le but du SITEV et remercient le ministère du Tourisme de leur permettre de faire des économies d’argent et de temps en leur ramenant jusqu’à Alger des produits dont le rapport prix /qualité est incomparable avec ceux de l’industrie touristique locale.
Celle-ci est donc sérieusement concurrencée et on voit mal comment nos destinations, malgré la beauté des sites, les promotions gratuites réalisées par des youtubers étrangers et le fameux clip Disco Maghreb, pourraient rivaliser avec le dynamisme et le professionnalisme de l’industrie touristique qui nous vient des pays émergents. C’est pour dire que malgré les discours des autorités chargées de la promotion du tourisme algérien, il sera franchement difficile de convaincre des Occidentaux, des Asiatiques ou des Arabes de tenter le coup d’un tourisme classique en Algérie. La dernière saison estivale a démontré tout le chemin qui reste à parcourir en commençant par les prix des billets d’avions et les délivrances des visas touristiques…
Par Nabil.G

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