Le squat des immeubles menaçant ruine : un créneau juteux
Bon nombre de témoignages sur les réseaux sociaux font état et dénoncent l’occupation illégale d’immeubles du vieux bâti évacués après relogement des familles dans les nouvelles cités réalisées ces dernières années. Beaucoup signalent également que certains bénéficiaires de ces logements sociaux n’ont pas occupé l’appartement, resté fermé depuis des mois, tandis que d’autres auraient « discrètement » mis en location le logement qui leur a été affecté.
C’est notamment le cas de plusieurs familles squattant à ce jour des vides sanitaires et des parties communes dans des immeubles de la cité des 1240 logts à l’USTO qui ont bénéficié d’un logement neuf il y a plus de quatre ans, mais qui, à ce jour, demeurent toujours « résidents-squatteurs » d’une cave ou d’un vide sanitaire dans la cité. Ce phénomène, connu et dénoncé par l’opinion locale, n’a jamais pu être cerné et encore moins endigué par les responsables communaux qui se disent le plus souvent « non concernés » par la gestion des affectations de logements et de gestion du parc immobilier.
En attendant, des observateurs avisés soulignent que le fléau de l’occupation illicite des immeubles menaçant ruine et en attente de démolition ne cesse de prendre de l’ampleur. Un fléau favorisé par les difficultés techniques, juridiques et administratives rencontrées par les pouvoirs publics et qui retardent amplement des opérations de démolition dans le vieux tissu urbain.
Paradoxalement, personne aujourd’hui au sein de l’administration locale oranaise n’est en mesure de donner des chiffres et des données précises sur les immeubles du vieux bâti, ceux devant être réhabilités, ceux devant être démolis et ceux de nouveau occupés par des squatteurs après relogement des habitants. Une situation qui ne cesse de soulever de lourdes interrogations sur la capacité du système de gestion à pouvoir maîtriser la gestion du territoire communal et du parc immobilier dans toutes ses composantes.
Car bien au-delà des vieux immeubles d’habitat, on assiste aussi ici et là à une avancée infernale de la clochardisation d’anciens édifices et monuments, tels celui de la grande Mairie d’Oran, et de bon nombre de rues, de trottoirs et de façades contribuant à la richesse architecturale du patrimoine de la ville.
Le fléau des occupations illégales d’immeubles menaçant ruine, malgré les effondrements qui d’année en année sèment souvent le deuil parmi des familles en attente de recasement, fait pourtant régulièrement l’objet d’alertes et de rapports établis par la protection civile et d’autres services concernés par la prévention des risques.
À défaut de pouvoir procéder immédiatement à la démolition des bâtisses menaçant ruine désaffectées au niveau de plusieurs quartiers dont Sidi Houari, St Eugène, Derb, il devient urgent de mettre en œuvre de plus sévères mesures de lutte contre les squatteurs de bâtisses du vieux bâti dont certains ne sont que des bandes de délinquants à la solde d’acteurs mafieux trafiquant sur ce créneau juteux du « relogement »…
Par S.Benali