Oran Aujourd'hui

Le tourisme à Oran: des atouts, des projets,…et des handicaps

En recevant la semaine dernière l’ambassadeur de Tunisie, le wali d’Oran ne pouvait légitimement que mettre en exergue les formidables atouts et potentialités que recèle la wilaya d’Oran en matière d’opportunités d’investissements dans le domaine du Tourisme local et international. Il est vrai que depuis quelques années, la capitale de l’ouest algérien a connu un véritable essor en matière de réalisations d’infrastructures dans bien de domaines, notamment dans les secteurs de la grande hôtellerie, des sports et des équipements routiers.
Des efforts indéniables ont été entrepris pour mettre en valeur des sites balnéaires, à l’image de la merveilleuse zone touristique de Madagh où le coup d’envoi de la saison estivale a été donné récemment. Ce qui motive le lancement sur ce site d’un grand projet d’investissement par le biais de la concession, englobant plusieurs aménagements d’espaces de détente, de repos et de loisirs en milieu naturel. Plusieurs projets de ce genre peuvent d’ailleurs être lancés à travers la wilaya d’Oran qui compte pas moins de 7 forêts récréatives couvrant une superficie totale de plus de 220 hectares, des criques et des plages le long d’un merveilleux littoral côtier, ainsi que de nombreux établissements hôteliers. Autant d’acquis qui permettent aujourd’hui à Oran d’accueillir des événements économiques ou sportifs de dimension internationale.
Il est vrai que la ville organise de plus en plus de manifestations, forums, séminaires, et autres salons économiques nationaux ou internationaux spécialisés dans plusieurs créneaux. Mais faut-il croire pour autant que la dynamique de promotion et de développement du tourisme est bel et bien engagée de manière efficace et irréfutable? Commentant cette actualité locale, quelques mauvaises langues oranaises réunies au café du quartier ne se sont pas empêchés de dire que «Le wali ne peut pas vendre une image attractive d’Oran en faisant abstraction de tous les maux, les fléaux et les déficits urbains connus et qui la pénalisent à ce jour..».
Évoquant notamment les sites et monuments historiques, bon nombre d’Oranais restent choqués, voire frustrés et blessés de constater par exemple que la Mosquée du pacha, le palais du Bey ou le vieux quartier historique de Sidi El Houari ressemblent plus à des coupe-gorges délabrés qu’à des sites à présenter à des visiteurs étrangers. Ce qui n’est, par contre, plus le cas pour la chapelle chrétienne et le fort espagnol de Santa-Cruz. Deux sites emblématiques de la ville qui contribuent heureusement à l’essor d’une certaine forme de tourisme. Mais malgré les annonces et les discours, rien de décisif ni de durable ne saurait être envisagé sans un véritable changement des mœurs, des mentalités et de certains comportements sociaux qui contribuent à la régression et à la clochardisation d’importants sites et grandes parcelles urbaines.
Il y a quelques jours, deux Français de passage à Oran, après avoir visité et admiré le bel édifice du Théâtre régional et les deux majestueux lions, se demandaient pourquoi ils ne pouvaient voir l’escalier intérieur en marbre et les anciennes mosaïques décorant les plafonds du siège de la grande Mairie d’Oran, fermée pour travaux depuis déjà dix ans… Jusqu’à quand?
Par S.Benali

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