EDITO

Le vide sidéral 

La campagne électorale pour les présidentielles américaines est tout bonnement pathétique. Les deux grands prétendants à la course à la Maison Blanche, que sont le président démocrate actuel Joe Biden et l’ancien président républicain Donald Trump, font vraiment leur âge, même s’il ne fait aucun doute que les deux hommes sortiront vainqueurs des primaires, chacun dans son camp.
Et le fait que ces deux personnages soient les deux seuls grosses pointures, aujourd’hui de la politique américaine, renseigne avant tout sur la pauvreté du personnel politique dans ce qui est considéré comme la première démocratie au monde. Cette stérilité politique a de quoi inquiéter dans un monde traversé par de profonds bouleversements et qui flirte dangereusement avec un conflit mondial généralisé.
A 81 ans pour Biden ( né en 1942)  et 78 ans pour Trump ( né en 1946) , l’Amérique donne sérieusement les signes d’un empire quasiment en fin de cycle. Les deux hommes dans leurs sorties électorales et médiatiques collectionnent les gaffes. Biden à cause de trous de mémoire hallucinants, et Trump par une ignorance primaire d’un homme qui n’ a aucune culture politique digne de la première puissance mondiale, et qui surtout n’a aucune mesure de la gravité de ses actes, d’où toutes ces casseroles qu’il traîne devant la justice de son pays.
Ainsi et alors que le candidat démocrate confond les noms des leaders du monde, comme il a fait entre les Français Mitterrand et Macron, ou les Allemands Kohl et Merkel, Trump lui ne connaît pas plus de cinq ou six noms des leaders actuels dans le monde. Une inculture qui a profondément marqué son passage à la Maison Blanche où il avait multiplié les décisions incongrues dont notamment sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’entité sioniste et son refus de reconnaître aux Palestiniens leur droit à avoir leur État. Une décision qui est pour beaucoup dans l’embrasement actuel que connaît la région du Moyen Orient. 
Ces élections sont en fait la preuve du déclin du monde occidental. Un fait qui a été bien compris par le président russe Vladimir Poutine, qui tel un joueur surdoué des jeux d’échecs,  avait déjà deux ou trois coups d’avance sur ses adversaires. D’ailleurs, les sanctions des Occidentaux contre la Russie, décidés au lendemain de la décision de Poutine de lancer son “opération spéciale” en Ukraine, étaient un coup d’épée dans l’eau qui n’ont eu aucune incidence sur l’économie russe qui continue de se porter comme un charme.
Mais ce déclin de l’ Amérique et de l’Occident en général ne sera pas sans conséquences sur la paix et la sécurité au monde, car et comme l’ histoire l’a toujours  démontré par le passé, toutes les chutes des empires se sont terminées dans le sang et les malheurs. Et à voir comment évolue le monde actuellement, il faut dire que nous n’en sommes pas vraiment très loin. Ceci si nous y sommes (presque ) pas déjà.
Par Abdelmadjid Blidi

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