L’échec et la régression dans presque tous les secteurs…
Comme toujours, au départ de chaque responsable remplacé à la tête de la wilaya, les agitateurs de service montent au créneau des accusations et des dénonciations de l’ancien wali limogé ou muté, aussitôt déclaré «incompétent et défaillant» par ceux-là même qui l’adulaient et lui exprimaient leur admiration sans borne. A Oran, un peu plus qu’ailleurs, le culte de la courtisanerie et des allégeances «au plus fort du moment» est nettement perceptible parmi certains membres de sphères associatives, sociales, culturelles et sportives, toujours en quête d’assistance de l’Etat et de subventions publiques. Pourquoi avoir attendu le départ du responsable local avant de diffuser sur les réseaux sociaux des critiques et des allégations réelles ou supposées si ce n’est pour manipuler l’opinion et faire pression sur les nouveaux responsables en poste ? C’est là, semble-t-il, une forme d’avertissement, voire de chantage, envers tout nouveau responsable qui ne se montrerait pas conciliant avec les pratiques sournoises de prédation et les dérives de gestion constatées sur le terrain oranais depuis des décennies. On sait, depuis toujours, que pour les responsables locaux de passage, la seule obligation de résultats se résumait à la consommation au pas de charge des crédits affectés aux différents programmes de développement et projets de réalisation d’équipements. Et au passage, il fallait aussi inscrire les actions dans le cadre des diverses politiques annoncées, notamment en matière de logements, de lutte contre la prolifération des bidonvilles et d’éradication du commerce informel. Il se trouve qu’en termes de débat citoyen et d’évaluation objective des résultats, rien de concret et de positif n’a été engagé pour assurer une implication crédible des citoyens dans les différents dossiers qui concernent l’avenir de leur Cité. A ce jour, beaucoup accusent et pointent du doigt l’ancien wali pour son attitude jugée méprisante envers une enseignante qui lui montrait une table d’écoliers « datant de la période coloniale ». Au-delà de cette image, aussi indécente soit-elle, pourquoi ne pas dénoncer surtout la faillite d’un système de gouvernance locale qui ne fonctionne encore que sur le «replâtrage» et la marginalisation des compétences ? Il suffit d’observer le fonctionnement de certaines sphères et organisations locales pour comprendre pourquoi l’échec et la régression gangrènent tous les secteurs, de l’urbanisme à l’environnement en passant par l’école, la santé, et même… le football. Ainsi va Oran.
Par S.Benali