EDITO

L’énergie et le rêve des peuples

Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays exportateurs de gaz est une victoire éclatante pour l’Algérie. Le nombre record de chefs d’Etat ayant pris part à cette rencontre historique, l’adhésion de nouveaux membres au GECF, la rencontre d’Alger a donné naissance à un nouvel acteur majeur de la sphère énergétique mondiale. Appuyé par une Déclaration d’Alger qui a dessiné l’ambition des pays membre, le Forum se met dans l’axe du nouvel ordre mondial, voulu plus juste et plus équilibré que l’actuel qui met la planète entière et ses 7 milliards d’être humains entre les mains du FMI , de la Banque mondiale et de la finance internationale. A côté de l’Opep+, qui a fait quelque peu reculer l’hégémonie occidentale dans la gouvernance de la ressource énergétique, le GECF aura son empreinte et celle-ci sera on ne peut plus forte, au point, estiment de nombreux observateurs, de hâter l’avènement d’un monde multipolaire. Il y a lieu de retenir, à ce propos, que les pays exportateurs de gaz qui ont tenu leur Sommet, hier, à Alger pèsent lourdement sur l’équation gazière et, de par leur positionnement géographique sur les quatre continents, ils ont la latitude de ceinturer le monde et proposer aux pays consommateurs une énergie propre, à la différence cette fois que les prix ne seront pas cédé. En d’autres termes, l’Occident n’achètera pas le gaz, comme il s’approvisionne en minerai nucléaire, en diamants et autre terre rare. Désormais, il n’aura pas à faire à des producteurs isolés, mais à une véritable organisation. Celle-ci pourrait être sur le modèle de l’Opep ou pas, l’essentiel est qu’elle défendra crânement les intérêts des peuples, jadis ignorés par le diktat de l’Occident.

En un mot comme en mille, le Sommet du GECF est un véritable grand événement historique de premier plan qui fait émerger une nouvelle vision de la gestion des ressources naturelles. Partant, l’on se dirige vers un nouveau monde certainement plus équitable que celui dominé par un seul pôle de puissance. Il y a lieu de noter, enfin, que la rencontre d’Alger n’est pas l’aboutissement, mais l’entame d’une démarche novatrice. Le parcours des pays exportateurs de gaz ne sera pas de tout repos. Gageons que pas mal de tentatives d’ingérence seront conduites par les services de renseignement de l’ancien monde avec l’objectif de noyauter le forum de l’intérieur. Ne l’a-t-on pas fait pour l’Opep ? N’y a-t-il pas présentement des opérations secrètes dans certains pays pour vider les Brics de leur sève ? La réponse est «oui». C’est pour cela que la Déclaration d’Alger doit servir de digue empêchant toute velléité de détruire le rêve légitime de nombreux peuples.

Par Nabil.G

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