L’éradication des carences de gestion du territoire communal est une priorité
Lors d’une récente réunion avec les walis en marge de la cérémonie d’ouverture de la nouvelle année de formation à l’Ecole nationale d’administration, le ministre de l’intérieur a mis l’accent sur l’importance de la mission de prise en charge des préoccupations des citoyens et du fonctionnement des services publics.
Le ministre a également rappelé « la nécessité de rattraper en urgence» les lacunes enregistrées dans le cadre de la gestion du cadre de vie collectif des citoyens, notamment en matière d’hygiène et de propreté de l’environnement. Le ministre a insisté sur la nécessité «d’accélération les projets d’aménagement urbain et d’embellissement des villes et villages». Il a mis en garde les responsables locaux contre les éventuels risques liés aux grandes chutes de pluie durant l’automne et l’hiver tout en demandant «d’élever le niveau de vigilance sanitaire à travers l’ensemble des wilayas du pays ».
Autant d’orientations et de recommandations souvent entendues dans la bouche d’un décideur, qui semblent bien évidentes, mais qui ont encore du mal à être intégrées en normes naturelles et courantes dans le mode de gestion des municipalités pénalisé par des mentalités et des pratiques peu conciliables avec l’efficacité et le progrès. On sait par exemple que dans la wilaya d’Oran bon nombre de communes sont régulièrement sermonnées par le premier responsable local et épinglées pour des formes accablantes de laxisme et de défaillances dans la prise en charge des secteurs de la propreté et de l’entretien de l’environnement. Sur les réseaux sociaux, des oranais ne cessent de dénoncer l’état de régression constaté dans l’état des lieux de certains grands espaces tel que le vieux jardin des plantes de M’dina jdida qui recelait jadis des collections de plantes connues à travers le monde pour leur beauté et leur rareté. Même la vieille manifestation annuelle des «Floralies d’Oran», qui avait au moins le mérite d’exister, a disparu des radars depuis quelques années, remplacée par une foire improvisée au site d’espaces verts baptisé abusivement «Jardin méditerranéen. Un site connu surtout pour l’amoncellement des jeux de manèges et toboggan pour enfants dans une ambiance de fête foraine bien éloignée du premier concept «d’aire de détente et de repos». Selon des observateurs avisés, le wali d’Oran ne passe pas une seule semaine sans avoir à recadrer une municipalité pointée du doigt pour le nombre croissant de ses décharges sauvages et autres «points noirs» à travers le cadre urbain. Sans parler d’autres dérives, moins connues du grand public, qui sont liées à la gestion du foncier et du patrimoine communal. A Oran, l’histoire des anciennes classes d’une école primaire aménagée au bas de deux immeubles à la cité HLM, squattées par des familles qui ont été relogées mais qui restent occupées par on ne sait quel type de «dépôt communal» est toujours évoquée par d’anciens résidents de la cité. Dans une autre commune à l’Est d’Oran c’est une très grande assiette foncière qui a été entourée par une longue clôture, construite en dur par un ancien maire afin de servir d’entrepôt à… trois ou quatre véhicules réformés. La gestion du territoire communal et l’affectation du foncier sont pourtant soumises à une réglementation et à des procédures claires et précises ne devant souffrir d’aucun laxisme ni d’aucun dépassement…
Par S.Benali