Les bidonvilles de la colère et des contestations
Il y a quelques jours, les occupants du bidonville «Sbika» dans la commune d’Es Senia, avaient une nouvelle fois bloqué la voie ferrée reliant Oran à Aïn Témouchent, pour exprimer leur colère et protestations contre «leur mise à l’écart» des opérations de relogement inscrites au programme de l’éradication des bidonvilles. Il y a bientôt deux ans, des habitants de ce même bidonville avaient déjà eu recours au blocage de la voie ferrée durant plus d’une quinzaine de jours, causant de pénibles désagréments aux usagers et un préjudice à la SNTF. Les protestataires avaient alors lancé un appel aux autorités locales, exigeant d’être eux aussi intégrés dans les opérations de relogement , au même titre que d’autres occupants de plusieurs bidonvilles de la wilaya comme ceux de Sidi Chami, Ras El Aïn et La Cumo. Et comme toujours, les protestataires égrènent les mêmes arguments évoquant le calvaire qu’ils endurent, selon eux, depuis des décennies et leurs multiples et vaines démarches pour revendiquer un logement décent. Et, curieusement, beaucoup d’entre eux dénoncent le fait qu’ils n’ont toujours pas été relogés, «tandis que dans d’autres bidonvilles, des familles installées, il y a à peine un ou deux ans ont bénéficié d’un logement». D’autres familles campent depuis quelques jours devant le siège de la daïra d’Es-sénia, affirmant qu’elles sont à la rue après la démolition des baraques qu’elles occupaient au bidonville Es Sebkha dans la commune de Sidi Chami. « Nous n’avons aucun endroit où aller en cette période d’hiver » se lamentent les protestataires qui se disent décidés à ne pas quitter les lieux jusqu’à satisfaction de leur revendication. Il faut noter que pas moins de 1.000 familles occupant des baraques dans ce bidonville Sebkha ont été relogées il a quelque jours au pôle urbain de Oued Tlelat. Et selon des membres de la commission de relogement de la daïra «tous les dossiers ont été étudiés et triés au cas par cas… Les listes ont été élaborées après des enquêtes approfondies afin d’identifier les véritables bénéficiaires… ». Il faut aussi souligner l’heureuse initiative des pouvoirs publics qui auraient enfin compris la nécessité de démolir le bidonville immédiatement après l’opération de relogement afin d’éviter le squat par de nouveaux occupants. En espérant évidemment que de nouvelles baraques ne soient pas construites en une seule nuit pour être vendues à de nouveaux candidats au logement…
Par S.Benali