Oran Aujourd'hui

Transport urbain : le culte des échecs et de la régression

La problématique du transport urbain à Oran perdure depuis des années et semble même s’aggraver avec l’incapacité de certains acteurs impliqués à pouvoir assainir l’état des lieux et mettre en œuvre des mesures radicales devant assurer la gestion et le bon fonctionnement du secteur dans tous ses dimensions. On a appris la semaine dernière que des nouveaux bus, récemment acquis par l’entreprise de Wilaya ETO sont depuis quelques semaines hors service, déclarés en panne et impossible à réparer, précisent des sources proches du dossier, en raison notamment du manque de pièces de rechange nécessaires à l’entretien du parc. 
Au détour de sa visite dans la daïra d’Oued Tlelat, le wali d’Oran avait indiqué que les problèmes liés au transport  pénalisent surtout les communes périphériques bien plus que l’intérieur du tissu urbain d’Oran qui bénéficie d’un tramway et de nombreux bus et taxis. Mai on sait que la mobilité intra-muros est loin d’être efficacement optimisée sur tous les axes de déplacement des usagers qui souffrent de mille et uns désagréments, notamment pour ceux qui habitent les nombreux quartiers et cités d’habitat non desservies par le tramway comme ceux du pôle urbain Ahmed Zabana et des zones d’habitat à l’Est d’Oran.
Le trajet Es-Sénia – Place du 1er Novembre – USTO constitue pour l’instant le seul  circuit du tramway oranais en attente d’extension vers l’aéroport et la zone de Belgaid avec son stade olympique et son université. Beaucoup estiment aujourd’hui que les carences et les déficits du secteur des transports à Oran seraient surtout liés à une insuffisance de moyens , mini-cars et autobus, bien plus qu’à des problèmes d’organisation et de gestion du système fondé sur la délivrance d’agréments à des opérateurs privés souvent dépourvus de toute notion de professionnalisme et de sens de la responsabilité civile en matière de service public.
Par ailleurs, la gestion même de la grande entreprise publique de transport de wilaya, ETO, reste curieusement handicapée par des pratiques et des comportements propres aux années de plomb et que l’on croyait révolus. La hausse du nombre de pannes et d’immobilisations de bus rappelle, souligne des témoins, la lointaine période de la fameuse Régie Municipale des Transport de la commune d’Oran, RMTUO,  finalement dissoute et enterrée après avoir dilapidé tout son parc roulant au rythme des «pannes provoqués» et des vols de pièces détachées. Un parc qui avait à l’époque rassemblé plus de 75 autobus déclarés en panne et abandonnés à la rouille du temps et à la voracité des hommes.
Quelques mauvaises langues oranaises, bien inquiètes, invoquent aujourd’hui le saint patron de la ville, Sidi El Houari, pour exorciser le mal des échecs et de la stérilité inscrit en fatalité dans les vieilles mémoires oranaises…
Par S.Benali   

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page