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Maitre Nadia Aït-Zaï:
«Les cas de féminicides sont en hausse»

L’Algérie a célébré, hier, la Journée mondiale des droits des femmes qui coïncide avec le 8 mars de chaque année. Cette fête internationale constitue l’occasion pour faire le bilan des mesures prises pour lutter contre les violences faites aux femmes ainsi que les mécanismes favorisant l’égalité des sexes.

Les actes de violences à l’égard des femmes et les féminicides continuent de faire l’actualité en Algérie où chaque année des cas sont enregistrés dans le pays. L’avocate et militante pour les droits des femmes, Nadia Aït-Zaï, a indiqué que les cas de féminicides sont en hausse en Algérie. «Le féminicide inquiète parce qu’il devient plus visible et les chiffres augmentent ; on s’étonne de la cruauté et de la barbarie avec lesquelles ces actes sont commis», a-t-elle déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Me Aït-Zaï a salué le rôle de la presse pour relater ces faits «et il y a ensuite l’entrée en jeu de la police et de la justice». La militante pour les droits des femmes a fait savoir ensuite que sept féminicides ont été enregistrés depuis le début de l’année en cours.
«Nous connaissons les faits parce qu’ils sont relatés mais nous aurions aimé voir où en sont ces affaires au niveau de la justice, quelles sont les sanctions qui ont été données», a-t-elle souligné.
Sur le plan juridique, Me Aït-Zaï a affirmé qu’il y a une loi contre les violences faites aux femmes, rappelant que le code pénal a incriminé les violences conjugales. «Le code pénal a incriminé les quatre types de violences qui sont la violence conjugale, domestique, le harcèlement de rue et le harcèlement sexuel et également la dépossession des biens de l’épouse», a-t-elle détaillé. Me Aït-Zaï a insisté sur l’impératif de savoir, au niveau de la justice, la suite donnée à ces affaires et les sanctions adoptées.
Pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes, l’avocate a plaidé pour des sanctions exemplaires. «Nous voulons des sanctions exemplaires pour dissuader les personnes qui oseraient ou viendraient à commettre de tels actes», a-t-elle suggéré. La militante affirme, ensuite, être favorable à l’aggravation des peines contre les auteurs des violences et des féminicides. «Nous l’avons fait pour les enlèvements et le kidnapping d’enfants. On a aggravé les sanctions de sorte que les kidnappeurs soient sanctionnés de manière rigide et forte. De même, les sanctions du code pénal contre les violences faites aux femmes doivent-être dissuasives», a-t-elle fait remarquer. «Si les gens savent qu’une sanction exemplaire a été donnée pour un cas de violence, je pense que les auteurs vont réfléchir deux fois avant d’aller commettre cet acte-là», a-t-elle ajouté.
À une question sur l’inapplicabilité ou sur l’effectivité des lois, l’avocate a affirmé qu’il y a absence des outils de l’application des lois comme dans le cas de la parité. «La parité, il faut la construire ; nous ne pouvons pas décréter la parité si nous ne mettons pas les outils pour la construire et la parité est un but lointain», a-t-elle appuyé.
Samir Hamiche

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