EDITO

Les élections consolident la République

A partir de demain, c’est le silence électoral. Les partis et les indépendants engagés dans la bataille sont censés arrêter toute action pour laisser aux électeurs le temps de la réflexion. Même si la tendance générale est au boycott en Algérie, on ne cessera jamais de dire que l‘acte électoral constitue pour les citoyens-électeurs, que nous sommes censés être, une démonstration de notre pleine citoyenneté. C’est par ce geste que nous confortons le modèle républicain auquel nous tenons tous. Cet acte, éminemment politique, renvoie aux fondements même de la nation et réaffirme le pouvoir qu’a le peuple sur sa destinée. Un pouvoir que les Algériens ont tendance à abandonner à une minorité de «citoyens-militants» qui dans la seule mobilisation de leurs premierd cercles parviennent à remporter des sièges à l’APN et bientôt dans les APC.
Il va de soi qu’un simple discours ne pourra pas amener la société à revoir sa copie vis à vis de sa participation, aujourd’hui très modeste, aux élections. Mais disons que les trois jours qui nous séparent du jour J devraient, en principe, servir à sensibiliser les 24 millions d’électeurs. Il faut donc convaincre les Algériens sur le fait que le vote est un acte de citoyenneté, mais aussi un geste par lequel la société exerce son pouvoir légitime, celui de choisir ses gouvernants centraux et locaux. Il est entendu que depuis que les Républiques existent de par le monde, il a été clairement établi que les élections sont l’expression la plus moderne de la gouvernance, pour la simple raison qu’il y a dans cet acte une notion de réversibilité au sens où tout mandat est limité dans le temps. Au-delà des mauvaises expériences passées en Algérie et partout ailleurs dans le monde, il reste que fondamentalement, le scrutin du 27 novembre prochain est véritablement un rendez-vous crucial comme l’ont été les précédents et comme le seront les prochains.
Cela pour dire qu’il n’y a pas d’alternative aux élections dans n’importe quel pays au monde et notamment en Algérie. Rappelons-nous, au cœur même de la tempête sécuritaire des années 90, c’était par le vote lors de la Présidentielle de 1995 que le peuple a dit son mot et rejeté l’islamisme radical et son pendant, le terrorisme sauvage. Aujourd’hui et deux ans après le formidable mouvement populaire qui fait entrer l’Algérie dans une nouvelle ère, la situation est différente, l’Algérie est apaisée et la société entrevoit son avenir avec sérénité malgré la double crise économique et sanitaire et les tentatives de déstabilisation dont elle fait l’objet. Un état de fait qui conforte l’importance du rendez-vous électoral, car c’est à travers des actes pareils que se construisent les grandes nations.
Par Abdelmadjid Blidi

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