EDITO

Les enfants de l’indépendance

L’Algérie célèbre aujourd’hui le 61e anniversaire des Accords d’Evian. Un instant historique, puisque ces accords mettent fin à plus de 7 années de guerre pour l’indépendance du pays. Historique surtout parce que le peuple algérien combattant venait d’acter son droit à la liberté. Cette indépendance n’a pas été une circonstance d’aucune évolution prétendument historique liée à la marche du monde et encore moins un cadeau  de la puissance colonisatrice. La France coloniale qui a pratiqué au lendemain de l’invasion une politique de la terre brûlée avait des intentions génocidaires. L’Etat colonial voulait remplacer le peuple autochtone par un autre, comme cela a été le cas dans de nombreux endroits du globe. Aux USA, en Australie et dans certains pays d’Amérique du sud, cela avait bel et bien été pratiqué. Cela pour dire que le 19 mars 1962 n’est pas un fait anodin, mais la preuve qu’un peuple a défié la disparition et a gagné son combat.
Un combat fait de batailles menées par l’Emir Abdelkader, El Mokrani, Fatmé N’soumer et bien d’autres noms illustres qui ont maintenu, chacun à son époque, la flamme de la liberté allumée. Un combat également mené par des hommes comme l’Emir Khaled, Messali El Hadj et bien d’autres qui, ont maintenu la flamme et lutté par les mots sur le terrain politique contre l’administration coloniale. Il eut aussi l’ultime combat, la révolution de Novembre où des noms comme Abbane Ramdane, Larbi Ben Mhidi, Zighoud Youcef, Amirocuhe qui ont usé des armes et de l’unité de tout un peuple derrière.
Le 19 mars a été la conséquence du combat du peuple algérien dans son entièreté qui, un certain 8 mai 1945 avait  manifesté son désir d’indépendance et payé par le sang de ses martyrs sa volonté de briser le joug colonial. C’est ce même peuple qui, le 11 décembre 1960, avait défié la soldatesque coloniale et crié au monde sa volonté de poursuivre le combat jusqu’à l’indépendance. Ce jour-là, des dizaines de milliers d’Algériens ont crié haut et fort leur détermination à ne pas fléchir, à poursuivre le combat contre le colonialisme jusqu’à la victoire finale. La France coloniale qui tablait sur un essoufflement de la lutte armée grâce aux lignes Charles et Maurice, aux zones interdites, à l’usage généralisé du Napalm et l’institutionnalisation de la torture, pour en finir avec la revendication de l’indépendance, a bien vu que la guerre ne finirait qu’à deux conditions : tuer tous les Algériens jusqu’au dernier ou quitter le pays. C’est également des Algériens de l’émigration qui, un 17 octobre 1961, ont dit à l’administration parisienne que l’indépendance est inéluctable.
Aujourd’hui 61 ans après, les Algériens vivent libres dans leur pays, ont plus de dix millions de leurs enfant dans les écoles et près de 2 millions dans les université. Tous des enfants de l’indépendance.
Par Nabil.G

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