Les flagrants délits de laxisme et d’incompétence…
Lancé le 20 août 2013, à l’époque de l’ex-wali Abdelmalek Boudiaf , le projet de réalisation d’une piscine semi olympique à Ain El Turk, d’un montant de 12 milliards de centimes, devait, en principe être livré dans un délai de 18 mois, soit en décembre de l’année 2014. Notre confrère à Ouest Tribune a évoqué la semaine dernière cette vieille opération, rappelant que les travaux de réalisation de ce projet ont été suspendus moins d’un an après leur lancement. Diverses raisons techniques étaient avancées à l’époque, dont la non-conformité de la charpente métallique, devant protéger le bassin. Mais on apprendra très vite que l’entreprise chargée des travaux, jugée totalement défaillante, «s’est désistée» du projet, entrepris sans aucun respect des normes universelles en matière de réalisation de ce genre d’infrastructure sportive. Et ce qui est encore plus choquant, rapporte notre confrère, est le fait que le site de chantier abandonné depuis bientôt dix ans, et mitoyen au siège de l’APC , s’est rapidement transformé en «lieu de beuverie et de rassemblement de marginaux «, au grand désarroi des riverains, fatigués de dénoncer en vain ce lamentable état des lieux. Et ce projet de piscine au chef-lieu de AIn El Turk est loin d’être le seul à être lancé puis abandonné depuis des années, l’impunité et l’indifférence des pouvoirs publics incapables de mettre un terme à cette fatalité. Un peu partout à travers les communes oranaises, en particulier au chef lieu de wilaya, des chantiers de logements, des espaces de détente et de loisirs, des salles de sports, des aménagements urbains divers, et même un grand projet de réalisation d’un complexe olympique, sont abandonnés depuis des années suite à de flagrans déficits de professionnalisme et de rigueur dans la prise en charge et la programmation des opérations. A Ain El Turk, comme ailleurs, à Es-Sénia, El Kerma ou Bir El Djir, la course au pas de charge à la consommation des crédits alloués au développement local semble permettre certaines dérives et précipitations dans le choix des entreprises retenues pour le lancement d’un chantier. Et il s’agit souvent d’entreprises, ou plutôt des «microentreprises » qui, comme leur nom l’indiquent, n’ont ni les moyens ni les compétences pour prendre en charge des travaux importants ou nécessitant une expertise particulière. Même certaines anciennes entreprises nationales, telles que la défunte BATIOR, ont montré l’ampleur des carences, des balbutiements et des dérives scandaleuses dans la réalisation de grands projets, tels celui de la grande mosquée ou de la piscine olympique de l’université de l’USTO. Mais à ce jour, rien n’est entrepris ni envisagé par les gouvernants pour situer les responsabilités et sanctionner les flagrants délits de laxisme et d’incompétence commis en toute impunité…
Par S.Benali